À qui appartient la Belgique? Les télécoms, un secteur à moitié belge

Dominique Leroy (CEO de Proximus) et le roi Philippe. © Belgaimage

Sur les quatre principaux opérateurs télécoms actifs en Belgique, deux sont restés sous domination belge. Il s’agit tout d’abord de Proximus. L’actionnaire principal de l’entreprise publique autonome est toujours l’Etat belge, qui détient 53,51 % des parts. Le gouvernement Michel a élargi la possibilité d’une vente de la participation que l’Etat possède dans l’ex-Belgacom. L’Etat belge peut désormais décider de passer sous le seuil des 50 %. Mais cette option n’a pas encore été activée.

La participation majoritaire de l’Etat dans Proximus fait régulièrement l’objet de critiques. Elle place en effet le gouvernement dans une situation ambiguë. D’un côté, l’intérêt des consommateurs belges doit le pousser à prévoir une régulation efficace du secteur, permettant une saine concurrence entre opérateurs. D’un autre côté, l’Etat a intérêt à ce que la société Proximus, dont il est l’actionnaire principal, soit la plus performante possible afin de continuer à lui assurer de généreux dividendes (271 millions d’euros en 2018). Les partis politiques se satisfont néanmoins de cette position inconfortable qui garantit à Proximus son ancrage belge.

Voo : belge jusqu’à quand ?

Au-delà des 53,51 % détenus par l’Etat, 4,53 % des actions sont aux mains de l’entreprise elle-même. Le plus gros actionnaire étranger est le fonds d’investissement BlackRock, dont la participation tourne autour de 5 %. Environ 20 % de l’actionnariat flottant est détenu par des investisseurs individuels, dont font partie des petits porteurs belges. Le reste de l’actionnariat flottant appartient à des investisseurs institutionnels, dont 17 % viennent du Benelux. Le seul opérateur resté 100 % belge n’est autre que Voo. Le câblo-opérateur, présent en Wallonie via Nethys et dans certaines communes bruxelloises et hainuyères via Brutélé, est encore abrité sous une coupole publique. Mais le scandale Publifin (l’intercommunale liégeoise chapeautant les activités de Nethys) devrait faire évoluer les choses… à retardement. Le démantèlement annoncé de Nethys devrait aboutir à une revente de Voo. Un scénario que les dirigeants de Nethys avaient toujours rejeté, en mettant en avant la défense de l’emploi et de l’ancrage local du groupe en province de Liège. Les deux candidats naturels au rachat sont Telenet et Orange, deux entreprises à capitaux étrangers.

Telenet et Orange

Le câblo-opérateur Telenet, dominant en Flandre et présent dans deux tiers des communes bruxelloises, qui possède également l’opérateur mobile Base, appartient au groupe américain Liberty Global, qui détient 57,27 % des parts. Les intercommunales flamandes, détenant historiquement le câble flamand, possèdent encore des actions ” privilégiées ” leur permettant, notamment, de nommer des représentants dans certains organes de l’entreprise. Mais la part ” belge ” de l’actionnariat est bel et bien réduite à la portion congrue. Orange, le deuxième opérateur mobile en Belgique, est une filiale de l’opérateur historique français du même nom, anciennement France Télécom. Le groupe Orange détient une participation de 52,91 % dans l’ex- Mobistar.

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