Selon une enquête d’Aon Hewitt, 18 % des travailleurs belges sont à la recherche d’un nouvel emploi, contre plus de 30 % d’Européens. Pour les retenir, cependant, pas la peine de jouer la carte du salaire et des avantages extralégaux, souligne une étude de Securex…
Près d’un travailleur belge sur cinq veut changer d’emploi
Alors qu’un travailleur européen sur trois déclare être à la recherche d’un nouveau job, seuls 18 % des Belges sont dans cette situation, ressort-il d’une étude publiée mardi par Aon Hewitt, un bureau de conseil dans le domaine des employee benefits et du human capital, qui a interrogé 7.579 travailleurs (dont 800 Belges) dans 10 pays européens.
L’enquête montre que les travailleurs belges sont nettement plus prudents que la plupart des Européens. Seuls les Néerlandais se classent derrière eux, avec 17 % des travailleurs qui désirent changer d’emploi. En Belgique, c’est principalement les travailleurs entre 18 et 24 ans (40 %) qui souhaitent changer de situation professionnelle.
En Europe, 44 % des Européens entre 18 et 34 ans éprouvent en moyenne le besoin de changer de job. Alors qu’en Europe, près d’un travailleur sur cinq entre 55 et 64 ans déclare être à la recherche d’un autre emploi, ils ne sont que 5 % dans cette catégorie d’âge en Belgique.
Les travailleurs dans le secteur immobilier (58 %) désirent davantage changer de boulot, devant le personnel de vente et de marketing (44 %), les travailleurs du secteur de la construction (7 %), les fonctionnaires (9 %) et ceux actifs dans l’enseignement (10 %).
Les travailleurs ne restent pas dans une société pour le salaire
Selon une autre étude, menée cette fois par Securex auprès de 1.540 salariés belges, l’implication du travailleur dans l’entreprise est le principal facteur prédisant l’intention de départ de celui-ci. En revanche, les augmentations de salaire et les avantages extralégaux ne sont pas prioritaires pour garder les travailleurs.
Au sein d’une PME, les cinq facteurs qui renforcent l’implication et réduisent les intentions de départ sont : l’empowerment (pouvoir de décision), les valeurs et culture de l’entreprise, la carrière professionnelle, le contenu de la fonction et la politique de changement.
D’après l’étude de Securex sur les PME, seuls 45 % des travailleurs qui veulent changer d’employeur à court terme indiquent que leur entreprise a beaucoup d’importance pour eux, contre 84 % des travailleurs n’ayant aucune intention de départ.
Un leadership effectif peut aussi influencer la motivation, les performances et les intentions de départ des travailleurs. Ainsi, environ 75 % de ceux ayant une intention de départ à court terme trouvent que leur supérieur n’est pas un exemple. Seuls 41 % des travailleurs ayant l’intention de quitter leur entreprise trouvent leur supérieur enthousiaste à propos des choses qui doivent être réalisées, et 38 % estiment qu’il tient compte des besoins individuels.
Sur base de ces résultats, Securex insiste sur l’importance d’une politique de rétention au sein des PME. Il relève ainsi, entre autres, que les travailleurs qui veulent partir représentent un coût pour les entreprises, notamment parce qu’il sont moins entreprenants, moins disposés au changement, et qu’ils sont plus souvent et plus longtemps absents.
Trends.be, avec Belga