Vos priorités
Votre équipe de travail abrite une personnalité difficile. Un emmerdeur que le langage diplomatique préfèrera pudiquement appeler une personnalité affirmée (PA) ou une personnalité difficile. Négatifs, râleurs, absents, méprisants… Si la PA est un collègue de niveau hiérarchique égal, votre marge de manoeuvre sera réduite puisque vous ne pourrez ni la recadrer, ni la déplacer ni lui trouver d’autres fonctions. Vos priorités : identifier la PA, vous protéger et alerter vos supérieurs. Vos objectifs : garder intactes votre motivation et la confiance de votre n+1.
Parlez
Dès l’apparition des 1ers symptômes (agressivité, mutisme lors des réunions, circulation de rumeurs, etc.), allez directement parler avec la PA. Restez cordial, soucieux de comprendre, sans la moindre animosité. Tâtez doucement le terrain. Le but est de mettre sur la table un détail qui vous aurait échappé, une attitude mal interprétée. Si l’ambiance se détend immédiatement après cette mise au point, fausse alerte ! Ce n’était pas une PA, juste un malentendu. En revanche, si la situation perdure ou empire, vous avez bien à faire à une personnalité difficile et les premières mesures de protection s’imposent !
Protégez-vous
Les personnalités difficiles fragilisent votre mental et la réussite même de votre travail. Aussi faut-il garder une bonne distance (physique et professionnelle) avec elles et veiller à ce que la situation ne se retourne pas contre vous. Ne laissez jamais de trace écrite de vos échanges qui ne concerneraient pas directement le travail. Même à la fin d’un mail professionnel, au détour d’une petite phrase, abstenez-vous de la moindre remontrance. En revanche, conservez soigneusement les messages litigieux/agressifs/déplacés de la PA. Ils vous serviront plus tard, lorsque vous voudrez faire reconnaître la situation.
Alertez la hiérarchie
Il est important de ne pas rester isolé lorsque l’on est confronté à une PA. Avant d’alerter la hiérarchie, consultez prudemment vos autres collègues sur la nature de leurs échanges avec la PA : sans dévoiler vos griefs, essayez de savoir comment se passent leur relation de travail, s’ils mangent ensemble à midi, si le reste de l’équipe est affectée par ce comportement. Une fois votre petit tour effectué, alertez votre supérieur direct en pointant d’abord les effets négatifs sur le travail : retard dans les dossiers, etc. Au besoin, mobilisez-vous avec d’autres collègues : votre n+1 ne sera que plus convaincu de l’urgence de traiter ce ” dossier ” pour ne pas nuire au moral des troupes.
Faire vite
Il est primordial de ne pas laisser passer trop de temps entre les 1ers symptômes et l’alerte. Car l’impact purement professionnel risque de se transformer peu à peu en impact personnel, ce qui décrédibiliserait votre alerte aux yeux de votre supérieur. L’intérêt de cette médiation est bien sûr de ne pas chercher à résoudre seul la situation : il n’y a qu’un médiateur, placé plus haut dans la hiérarchie, qui peut vous apporter de l’aide dans la gestion de cette personnalité difficile…
Attention aux abus
L’appellation ” personnalité difficile ” (ou PA) peut recouvrir des abus… Car il se peut tout simplement que ledit emmerdeur ne soit qu’un cadre qui travaille différemment, une ” forte tête ” qui refuse la normalisation des standards de travail demandée par la hiérarchie. Un cas que la direction veut faire fléchir en le stigmatisant. Aussi, prenez garde à l’instrumentalisation d’une telle appellation, dont l’usage ne doit pas se faire à la légère, vous pourriez également en être la victime…
(Source : cadres.apec.fr)