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En Espagne, la crise fait baisser les demandes de divorces

Si quelqu’un critique la Belgique, n’hésitez pas à lui rappeler que ce pays, à défaut d’être parfait, est encore ce qui se fait de mieux au niveau social. Si le doute vous tiraille, il n’y a qu’à faire un petit tour en Espagne. Là-bas, les gens n’osent pas divorcer, bien souvent, parce qu’ils ne peuvent plus se le permettre sur le plan financier.

La phrase que l’on entend le plus souvent en Espagne, c’est “si je pouvais, je divorcerais”. Les frais de procédure et l’incapacité des personnes au chômage à faire face à une éventuelle pension alimentaire a provoqué une baisse des demandes en divorce. En 2011, on a recensé 27 000 demandes de divorces en moins qu’en 2007, c’est-à-dire l’année du début de la crise.

Le phénomène est tellement important et étonnant que deux journaux sérieux comme le Herald Tribune et Le Monde y ont consacré un reportage, mais il faut dire que le gouvernement espagnol n’est pas non plus étranger à ce phénomène. En effet, dans le but de récolter 300 millions d’euros et accessoirement d’éviter les “abus”, le gouvernement espagnol a approuvé une loi qui impose à tous les citoyens de payer une taxe de 100 à 1200 euros selon les cas, pour porter une affaire devant la justice.

Que ce soit donc pour dénoncer un licenciement abusif, pour contester une amende, réclamer une dette devant les tribunaux ou simplement divorcer, désormais, toutes ces procédures de la vie courante coûtent de l’argent et finissent pas décourager même les personnes qui n’ont rien à se reprocher. Le porte-parole des juges espagnols considère qu’il s’agit d’une manière indirecte de décourager les citoyens à se rendre devant les tribunaux. C’est donc une forme d’exclusion de la justice qui ne dit pas son nom.

De même, si la crise a diminué le nombre de divorces en Espagne, elle a aussi diminué le nombre de mariages de 20% depuis 2007, ce qui prouve une fois de plus que derrière le mot crise, il n’y a pas que des chiffres de PIB ou d’inflation, il y a des hommes et des femmes qui souffrent, c’est ce que j’essaie aussi modestement de rappeler dans le cadre de cette chronique.

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