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Wall Street a décidé de voir la vie en rose

La Bourse de New York a terminé en forte hausse notamment sous l’espoir de l’arrivée prochaine d’un médicament contre le virus. Amid Faljaoui nous en dit plus sur la Bourse qui a décidé de voir la vie en rose alors que les questions subsistent sur la sortie du confinement.

Le milieu médical se pose en ce moment beaucoup de questions sur le Covid-19, l’une d’elle consiste à savoir si le remdesivir est efficace contre le coronavirus ?

Pour l’heure, le débat n’est pas encore tranché sur l’efficacité de cet antiviral développé par le laboratoire américain Gilead et qui est présenté comme l’une des pistes pour soigner les malades du coronavirus. Certains résultats semblent montrer que les patients traités par le remdesivir se sont rétablis plus rapidement que des patients ayant reçu un placebo. Mais d’autres études, plus petites et sans doute moins fiables, ont eu lieu en Chine et mettent en doute ces résultats.

En attendant, Wall Street a terminé hier soir en forte hausse suite à ces nouvelles encourageantes. C’est simple, l’action du laboratoire américain Gilead a grimpé de plus de 5% lorsqu’un haut responsable de la santé américaine a tenu des propos très positifs à l’égard de ce médicament antiviral.

Une fois de plus, la bourse américaine se montre très positive. Au-delà de l’espoir d’une découverte prochaine d’un traitement conte le virus, Wall Street a décidé de voir plus globalement la vie en rose.

D’ailleurs, depuis le point le plus bas atteint par la bourse le 23 mars dernier, l’indice S&P 500 a déjà rebondi de 28% ! C’est étonnant car nous ne sommes pas encore sortis du confinement mais rien à faire, Wall Street se veut optimiste.

Avec le déconfinement, les investisseurs se réjouissent de retrouver bientôt 80 à 85% de l’activité de l’avant crise. Mais comme le faisait remarquer un analyste de chez Fidelity, “les investisseurs sous-estiment sans doute le fait qu’il faudra beaucoup de temps pour récupérer les 15 à 20% perdus car des pans entiers de l’économie ont été abimés”.

Il a sans doute raison, mais personne ne l’écoute, et en attendant, les valeurs technologiques américaines sont à la fête.

La preuve magistrale, c’est le poids boursier du club des 5 – ceux qu’on appelle les GAFAM : G pour Google, A pour Apple, F pour Facebook, A pour Amazon et M pour Microsoft.

Ces GAFAM dépassent aujourd’hui les 5000 milliards de dollars de capitalisation boursière. A eux 5, ces géants de la technologie représentent 22% de l’indice S&P 500. Autrement dit, 5 actions pèsent un cinquième d’un indice qui regroupe les 500 plus importantes sociétés cotées américaines – c’est fou – et encore, ça c’est pour les Etats-Unis.

Si on compare avec l’Europe, alors là, on tombe de sa chaise. Une société comme Microsoft vaut aujourd’hui presque autant que l’ensemble du CAC 40, l’indice qui regroupe les 40 plus grandes sociétés cotées françaises.

Le calcul est simple : Microsoft vaut 1300 milliards de dollars en Bourse et l’indice parisien dans son ensemble vaut juste 1430 milliards… cherchez l’erreur.

Des gens confinés d’un côté, et de l’autre côté une Bourse qui se nourrit d’espoir et semble – je dis bien semble – avoir déjà oublié qu’il y a eu krach boursier en mars dernier.

Question à se poser pour ce long weekend du 1er mai : la Bourse est-elle trop complaisante ou les investisseurs voient-ils des choses que nous ne voyons pas ? Voilà de quoi animer les discussions ce long weekend. Mais dites-moi, c’est quoi un weekend quand on est déjà confiné chez soi depuis des semaines ?

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