USA: embellie de la croissance, la Fed va poursuivre la remontée des taux

Janet Yellen © Reuters

La présidente de la Réserve fédérale américaine Janet Yellen a affirmé mercredi que la Fed poursuivrait la hausse graduelle des taux d’intérêt alors que la croissance des Etats-Unis semble rebondir au deuxième trimestre.

Dans un discours qu’elle devait prononcer au Congrès, Mme Yellen a ajouté que les risques pour l’économie américaine étaient équilibrés mais que “les possibles changements” prévus par la politique économique de Donald Trump représentaient “une source d’incertitude”.

A terme, selon elle, le niveau des taux d’intérêt –actuellement entre 1% et 1,25%– ne devrait “pas être beaucoup plus haut”.

Lors de son témoignage bi-annuel devant une commission de la Chambre des représentants, la patronne de la Fed devait dresser un tableau plutôt optimiste de la première économie mondiale qui devrait “continuer à croître à un rythme modéré au cours des deux prochaines années”.

Elle a prévu de saluer “le renforcement de la croissance économique à l’étranger” qui soutient notamment la production manufacturière américaine et les exportations.

Après un premier trimestre où l’expansion n’a atteint “que” 1,4% en rythme annuel, “la croissance semble avoir rebondi” au deuxième trimestre, soutenue par les dépenses de consommation, le moral des ménages et les gains d’emplois, selon son discours.

On connaîtra la première estimation du Produit intérieur brut (PIB) américain le 28 juillet.

La présidente de la banque centrale n’est pas apparue inquiète du ralentissement récent de l’inflation (1,4%, selon l’indice PCE), dû “à des réductions inhabituelles de prix de certains produits”.

La Fed vise un objectif de 2% d’inflation qu’elle estime sain pour l’économie.

Des incertitudes “considérables” pèsent toutefois sur les perspectives économiques. Parmi elles, outre l’évolution des prix qui sera “surveillée de près”, figurent “les possibles changements dans les politiques budgétaires et autres du gouvernement”.

L’administration Trump entend réformer les impôts et investir massivement dans les infrastructures mais ces projets n’ont guère avancé au Congrès. Elle renégocie également les accords commerciaux américains et veut abattre de nombreuses règlementations, notamment financières.

Sans donner de date et alors que la prochaine réunion du Comité monétaire de la Fed est prévue les 25 et 26 juillet, Mme Yellen devait confirmer l’intention de la banque centrale de réduire progressivement le volume des actifs à son bilan.

Ces bons du Trésor et autres titres ont été acquis dans le cadre de sa politique d’assouplissement quantitatif (QE) pour soutenir la reprise après la crise de 2008-2009.

Son bilan s’est gonflé au montant inédit de 4.500 milliards de dollars. L’objectif sera de le diminuer sans néanmoins le faire revenir à son niveau d’avant la crise qui était d’environ 900 milliards de dollars.

Cette réduction du volume des actifs, qui peut avoir le même effet de resserrement de la politique monétaire qu’une hausse des taux au jour le jour, sera “progressive”. La Fed ne veut pas utiliser ce processus comme “un outil actif” de politique monétaire.

Prenant les devants par rapport aux velléités de certains républicains au Congrès, qui entendent imposer à la Fed l’adoption d’une règle mathématique pour fixer les taux, Mme Yellen a défendu la façon de la banque centrale de déterminer la politique monétaire.

Si la Fed “consulte” ce type de règles, “leurs directives ne peuvent être appliquées de façon mécanique”, a-t-elle dit aux élus, dont certains contestent l’indépendance de la banque centrale.

L’utilisation de ces règles mathématiques “requiert une évaluation méticuleuse des données introduites dans ces calculs” et “de nombreuses considérations ne sont pas prises en compte dans ces règles”, a-t-elle averti.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content