Sauver son épargne quand les taux s’écrasent

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Avec le niveau historiquement bas des taux d’intérêt, placer ses économies est devenu un véritable casse-tête pour l’épargnant. Du livret à l’assurance-vie en passant par les obligations d’Etat, les rendements des placements n’ont jamais été aussi faibles. Que faire ? Tour d’horizon de ce qui reste possible pour ne pas laisser son argent mourir à petit feu.

Bon sang qu’il est devenu compliqué de faire fructifier ses économies. Avec des taux d’intérêt tombés à des niveaux inédits et une Banque centrale européenne bien décidée à tout faire pour qu’ils restent au plancher (0,05 %) afin de relancer l’économie, les épargnants ont de plus en plus de mal à trouver du rendement pour leurs placements.

Prenez le compte d’épargne, par exemple. Le taux de base est tombé dans certaines grandes banques à 0,25 %. Ajoutez-y une maigre prime de fidélité de 0,15 % et vous obtiendrez un rendement global de… 0,40 % ! Maigre. Très maigre. Les obligations d’Etat ? Pareil. L’OLO belge à 10 ans affiche un taux qui dépasse à peine 1 % (contre 5 % voici trois ans). Le rendement du Bund allemand est même inférieur au pour cent. Les produits d’assurance-vie ? Même chose. Les contrats qui rapportent plus de 3 % sont devenus rares.

Quant aux marchés boursiers, ils viennent de subir une sévère correction dans le sillage d’inquiétudes persistantes sur la dynamique de la croissance mondiale. Résultat, l’Euro Stoxx 50 fait du surplace depuis début janvier et le gain du BEL 20 est retombé en dessous du seuil des 4 % au cours des six derniers mois.

Comment réagir ?

Bien sûr, la Bourse, c’est du long terme. Les actions restent sur longue période une catégorie d’actifs qui, en termes de revenus, rapporte. Il faut oublier cette obsession qui consiste à vouloir acheter des actions pour faire des plus-values très rapidement. Qui dans cinq ans se souviendra encore de cette correction d’octobre 2014 ? Probablement personne. Ils seront en tout cas plus nombreux à se souvenir de la hausse ininterrompue des marchés boursiers depuis 2012. En d’autres mots, les épargnants qui ont un horizon de placement de huit à 10 ans ont toujours tout autant intérêt à investir en actions.

Mais quid à plus court terme : comment investir dans cette période de taux historiquement faibles ? Comment améliorer le rendement de ses placements ? Y a-t-il des actifs à privilégier ? Pour Georges Hübner, professeur de finance titulaire de la chaire Deloitte à HEC-Liège, la réponse à ces questions n’est pas simple. “Il faut bien se rendre compte que l’endettement mondial est énorme, surtout dans les pays industrialisés, et que la croissance élevée des économies émergentes comme la Chine ou le Brésil est derrière nous, situe-t-il. Dans ce contexte, il n’y a pas de solution miracle mais seulement de bonnes vieilles recettes de gestion de portefeuille. A commencer par une saine diversification, sachant que les obligations sont pour le moment surévaluées pour la plupart d’entre elles, que seules les actions sont en mesure de ne pas décevoir de manière durable et excessive, à condition de bien choisir ses secteurs et ses géographies, et qu’un krach sur les marchés américains n’est pas à exclure.”

Plus prosaïquement, nous sommes entrés dans un long cycle économique sans croissance soutenue et à faible inflation. Ce qui n’est jamais bon pour l’épargne. Même si les plus optimistes rétorqueront que compte tenu de cette faible inflation, les taux réels restent positifs.

Dossier complet dans le magazine Trends-Tendances du 6 novembre.

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