Record absolu pour le compte d’épargne

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Plus de 290 milliards d’euros : c’est la somme astronomique qu’abrite aujourd’hui le compte d’épargne, dopé par les incertitudes liées à l’ampleur de la crise.

Nouveau sommet historique pour les comptes d’épargne. Selon les derniers chiffres de la Banque nationale, l’encours total des livrets a pour la première fois franchi la barre des 290 milliards d’euros à la fin du mois de juin. Un record absolu. Jamais il n’y a eu autant d’argent sur les livrets d’épargne. En trois mois, entre début avril et fin juin, environ huit milliards d’euros de liquidités supplémentaires ont ainsi pris la direction du placement le plus prisé des Belges.

Epargne forcée…

Plusieurs raisons expliquent cette popularité inégalée du compte d’épargne malgré un rendement microscopique de 0,11% proposé par la plupart des banques (BNP Paribas Fortis, Belfius, ING, etc.). “La première est assez simple, situe Bernard Keppenne, économiste en chef à la banque CBC, c’est l’épargne forcée des ménages belges durant la période de confinement. Les mesures restrictives liées à la crise sanitaire ont poussé les consommateurs à réduire leurs dépenses, ce qui dans le même temps les a conduit à mettre l’argent économisé de côté. Pas de cafés, pas de restaurants, pas de nouveaux vêtements : tout ce budget qui n’a pu être dépensé à cause de la fermeture des commerces s’est rapidement retrouvé sur les comptes d’épargne.”

Rien que pendant le mois de mai, l’encours total des comptes d’épargne a bondi de quelque quatre milliards d’euros. Selon certaines estimations, les ménages belges auraient ainsi épargné plus ou moins 20 % de leurs revenus.

… et peur de l’avenir

Outre cette épargne forcée durant la période de confinement, il est un autre élément d’importance qui explique cette forte augmentation de l’épargne des Belges : la peur de l’avenir. En effet, nombre de ménages et d’entreprises ne savent pas à quoi elles doivent s’attendre pour les mois qui viennent.

Comme l’explique Bernard Keppenne, l’incertitude est grande et “on assiste depuis la fin du confinement à une épargne de précaution liées aux craintes relatives à l’ampleur de la crise, c’est-à-dire à l’évolution de l’économie et du marché de l’emploi dans les mois à venir. Un marché de l’emploi pour lequel on devrait d’ailleurs assister l’année prochaine à une dégradation pire qu’en 2020, selon les prévisions de la Banque nationale. Sans oublier que viennent également s’ajouter à cette incertitude sur le marché de l’emploi des contraintes sanitaires qui freinent l’envie de consommer et peut-être même plus globalement une remise en cause de la manière de consommer”, conclut l’expert de CBC.

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