Pour 55% des petits commerçants, les solutions de paiement numérique sont trop coûteuses

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Depuis le 1 juillet dernier, les entrepreneurs belges sont tenus d’offrir à leurs clients la possibilité de payer par voie numérique en plus des espèces. Une contrainte bien acceptée dans l’ensemble. Seul point noir au tableau : les coûts mensuels engendrés par certaines des solutions de paiement proposées sur le marché.

Depuis le 1er juillet 2022, les commerçants sont obligés de proposer au moins une forme de paiement numérique à leurs clients, sans que cela doive nécessairement passer par une carte bancaire. Dans l’ensemble, les commerçants se disent satisfaits des solutions de paiement qu’ils proposent à leurs clients. C’est ce qui ressort d’une récente étude de marché réalisée par Ipsos pour Samsung. Pour cette enquête, plus de deux cents entrepreneurs et entreprises de moins de dix salariés belges ont été interrogés.

Quatre modes de paiement différents

Les sondés sont particulièrement satisfaits de la sécurité (94 %) et de la convivialité pour les consommateurs (92 %). ?“L’enquête montre que nos commerçants adhèrent pleinement aux paiements numériques,” explique Pascal Bungeneers responsable B2B Mobile chez Samsung. “Presque tous les commerçants se conforment à la nouvelle législation. Mieux même, ils proposent en moyenne près de quatre modes de paiement différents. Qu’il s’agisse d’argent liquide, de paiement sans contact avec carte ou de code QR, les clients peuvent largement choisir leur mode de paiement. Seuls 6 % n’acceptent que le paiement numérique. Et la Belgique ne serait pas la Belgique s’il n’y avait pas quelques rebelles (rires) : 5 % n’acceptent encore que l’argent liquide. Un pari risqué cependant, car un commerçant qui ne se met pas en conformité risque une amende pouvant aller jusqu’à 80 000 euros.”

En revanche, les commerçants se montrent moins positifs quant aux coûts des solutions de paiement numérique. “Conviviale mais coûteuse“, voilà comment les petits indépendants perçoivent une solution de paiement numérique. Ce sont surtout les coûts mensuels qui constituent une épine dans le pied des commerçants belges.

Ainsi, pas moins de 55 % trouvent le coût de ces solutions plutôt élevé, voire très élevé. “Rien que la location d’un terminal de paiement coûte parfois jusqu’à 40 euros par mois. Selon nous, c’est inutilement coûteux. Utiliser son smartphone comme terminal de paiement est beaucoup plus rentable”, indique Pascal Bungeneers.

Des frais de transaction variables

Les solutions offertes aux indépendants belges pour permettent à leurs clients de payer leurs achats sont variées. Il peut s’agir d’un terminal de paiement classique, d’une application bancaire comme Payconiq ou encore d’un smartphone spécialement conçu comme terminal de paiement. Leurs coûts mensuels d’utilisation varient également d’une solution à l’autre.

Pour 55% des petits commerçants, les solutions de paiement numérique sont trop coûteuses
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L’application répandue Payconiq de Bancontact, par exemple, ne demande ni frais d’abonnement ni frais de démarrage. Le commerçant doit juste s’acquitter de frais de transaction, soit 6 cents pour un paiement en magasin ou 20 cents en ligne. Comme l’explique L’Echo, le commerçant ne pourra pas télécharger Payconiq by Bancontact, qui est une app strictement réservée aux consommateurs. En tant que professionnel, il devra prendre contact avec Payconiq pour choisir l’une de leurs solutions, comme l’affichage d’un code QR sur un autocollant sur l’écran de la caisse, sur un ticket ou encore sur une facture.

Un compte professionnel chez Paypal est aussi possible, en recourant à un QR code. Dans ce cas, il faut compter des frais de transaction de 0,9% + 10 cents pour les ventes supérieures ou égales à 10,01 euros. Pour celles inférieures à 10 euros, ces frais passent à 1,40% + 5 cents, détaille encore L’Echo.

Les terminaux classiques de paiement par carte – mobiles ou fixes, achetés ou en location – engendrent aussi des coûts d’utilisation variables. Tous ne facturent pas de la même manière leur commission par transaction. Ces modes de paiement sont déductibles à 125% jusqu’au 31 décembre 2022.

Autre solution : un smartphone peut devenir un terminal de paiement mobile. Apple propose déjà sur le marché américain aux commerçants d’utiliser un simple iPhone comme terminal de paiement sans équipement supplémentaire. Outre les paiements par Apple Pay, les commerçants peuvent accepter le paiement par carte sans contact. Apple collabore avec les principaux opérateurs de cartes de débit et de crédit (Mastercard, Visa et American Express).

Pas de frais d’abonnement, ni de frais de transaction

Samsung propose, de son côté, une solution comparable. Il s’agit du smartphone préconfiguré “Tap to Pay”. Géré par la société informatique belge mobco, il est équipé du logiciel de paiement avancé de Viva Wallet, ce qui en fait un terminal de paiement. Il n’engendre aucun frais d’abonnement, ni de transaction. “De plus, vous pouvez également utiliser l’appareil comme un simple smartphone, car nous assurons une séparation complète et sécurisée entre les applications personnelles et professionnelles” explique Pascal Bungeneers. Les commerçants peuvent aussi le déduire fiscalement vu que c’est un appareil de paiement.

?Le système inspire également confiance et se montre sécurisé, selon un commerçant interrogé pour l’étude de Samsung. A chaque paiement, les chiffres pour saisir le code PIN sont en effet dans un ordre différent sur l’écran. Il est donc impossible de trouver le code PIN de l’utilisateur précédent avec ses empreintes digitales, par exemple.

?Parmi les indépendants interrogés, plus de 35 % ont déclaré être intéressés par l’utilisation de leur smartphone en combinaison avec une application de paiement.

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