Nouvelle restructuration en vue chez ING?

La restructuration lancée en 2016, toujours en cours, prévoit la suppression de 3.000 emplois, soit un job sur trois. © BELGA

Le réseau d’agences est désormais sous la houlette d’un homme d’Amsterdam jusqu’ici responsable de la transformation technologique des métiers bancaires du groupe. En Belgique, les syndicats sont inquiets.

Trois mois après l’annonce du départ de son CEO Erik Van Den Eynden, la quatrième banque du pays procède à un nouveau remaniement de sa direction. Philippe Wallez, qui dirigeait le pôle retail, business et private banking de l’enseigne au lion orange, ne chapeaute plus depuis début septembre que le département business banking, dédié aux services aux PME et aux indépendants. Le réseau d’agences et les activités de private banking sont désormais cornaqués par un jeune lieutenant d’Amsterdam, Sali Salieski (38 ans, né en Macédoine), qui était jusqu’ici responsable de la transformation technologique des métiers bancaires du groupe.

Au siège bruxellois de la banque, avenue Marnix, on justifie ces changements par “des conditions de marché actuellement exceptionnelles, qui exigent une attention et une concentration appropriées pour chacun des segments”, indique la porte-parole Safia Yachou, précisant au passage que le nouveau venu a d’emblée intégré le comité de direction. Un organe au sein duquel il retrouve de vieilles connaissances : à commencer par Hans De Munck, l’actuel CFO qui combinera à partir du 1er octobre prochain cette casquette de directeur financier avec celle de CEO ad interim après le départ surprise d’Erik Van Den Eynden en juin dernier.

Ce nouveau remaniement alimente les rumeurs qui circulent à propos d’une nouvelle réorganisation.

Le prétexte du Covid

En attendant d’en savoir plus sur la nouvelle vision de la direction en matière d’agences, ce nouveau remaniement alimente les rumeurs qui circulent à propos d’une nouvelle réorganisation et inquiète les syndicats. En effet, “la moitié des agences fermées durant la période de confinement ne font toujours pas l’objet d’une réouverture progressive, souligne Jean-Michel Cappoen, secrétaire général au SETCa. L’homme craint que la crise du Covid ne soit utilisée par la direction de la banque comme prétexte pour à nouveau réduire les coûts et ne pas respecter les garanties obtenues dans le cadre de la restructuration lancée en 2016, qui est toujours en cours et qui prévoit la suppression de 3.000 emplois, soit un job sur trois.

Il est vrai que la crise sanitaire a consacré la montée en puissance de l’utilisation du digital. Une montée qui repose la question de l’avenir des agences bancaires. Et cela, alors que “les fortes compétences de Sali Salieski en transformation contribueront à accélérer la transformation digitale d’ING en Belgique”, soutient encore la porte-parole de la filiale belge du groupe néerlandais.

Quant à Erik Van Den Eynden, certains susurrent que s’il a claqué la porte après 30 ans de maison, c’est justement parce qu’il ne se voyait pas porter une deuxième restructuration dans ces conditions…

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