NewB en fâcheuse posture?

© BelgaImage
Sebastien Buron
Sebastien Buron Journaliste Trends-Tendances

Départs en série, pertes financières qui s’accumulent: la viabilité du projet de la banque alternative pose une fois de plus question.

Un an après l’annonce du départ de l’ancien CEO Tom Olinger, c’est au tour du directeur financier, Jean- Christophe Vanhuysse, et du responsable des risques, Frans Vandekerckhove, de quitter NewB. Pire: après une perte de 4 millions d’euros en 2019 et de 5 millions en 2020, il faut s’attendre à un trou de… 9 millions en 2021! NewB dispose depuis maintenant un an de la licence bancaire qu’elle a mis 10 ans à obtenir de la BNB. Elle a également lancé ses premiers produits. Mais son projet de banque durable et éthique suscite toujours les mêmes interrogations, au point d’être de plus en plus raillée sur les réseaux sociaux. Selon certains, NewB serait même en fâcheuse posture.

Rien n’indique aujourd’hui que notre projet va dérailler.”

Thierry Smets, CEO de NewB

Dans un récent communiqué, l’enseigne justifie ces départs en série par le fait d’être passée récemment d’une entreprise en mode “projet” à une banque totalement opérationnelle qui compte désormais 15.000 clients. Une transformation qui se traduit par des changements organisationnels mais aussi de personnes. “C’est la vie normale d’une entreprise, plaide le nouveau CEO Thierry Smets, arrivé à la tête de NewB fin de l’année dernière. Si Jean- Christophe Vanhuysse a remis sa démission après avoir mis en place la plateforme opérationnelle permettant au grand public d’ouvrir des comptes bancaires, c’est parce qu’il estimait que sa mission était terminée. La recherche de son successeur est d’ailleurs en cours. Le départ à la retraite légèrement anticipé de Frans Vandekerckhove était, lui, prévu depuis plusieurs mois et son remplaçant est déjà trouvé. Il vient de chez Degroof Petercam et commencera chez NewB le 1er juin prochain.” Par ailleurs, la banque accueillera aussi bientôt Katrien Beuckelaers (également ex-Degroof) en tant que directrice commerciale. Un recrutement de plus qui, selon Thierry Smets, “témoigne de la capacité de NewB à attirer des gens compétents et motivés“.

Recapitalisation

Certes, Thierry Smets reconnaît que la réalité financière de NewB est une question légitime. “Mais, dit-il, c’est une start-up qui évolue dans un environnement très concurrentiel avec des taux d’intérêt négatifs et un contexte réglementaire qui rendent la profitabilité difficile à obtenir.” Après avoir levé 35 millions auprès de ses coopérateurs (dont certains pouvoirs publics comme la Région wallonne), une nouvelle levée de fonds sera-t-elle nécessaire pour atteindre l’équilibre en 2025? “Certainement, comme cela était prévu dès le départ et annoncé dans le prospectus qui documentait la levée de fonds de 2019. Son ampleur dépendra du nombre de coopérateurs qui deviendront clients, qui feront de NewB leur banque principale, etc. Notre plan financier se base sur des hypothèses assez larges, mais nous avons encore de la marge. Du moins jusque fin 2022. A nous d’amorcer la pompe et de démontrer que NewB répond véritablement à une demande. Depuis le début, le projet de NewB est entouré d’un scepticisme du monde bancaire traditionnel, c’est inhérent à sa proposition de valeur qui veut changer la manière de faire de la banque, mais rien n’indique aujourd’hui qu’il va dérailler”, conclut Thierry Smets.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content