Mon crédit recalé par un robot!

Réseaux sociaux, données personnelles, algorithmes complexes : la révolution numérique bouscule les banques. Leurs bases de données en savent toujours plus sur vous. Au point que, demain, votre crédit sera peut-être recalé par un ordinateur.

Bruxelles, année 2020. L’argent cash a complètement disparu de la circulation. Payer avec son smartphone est devenu monnaie courante. En rue, les agences bancaires se font rares. Votre banquier est quasiment devenu virtuel. PayPal gère le trafic des paiements. Google et Facebook contrôlent votre portefeuille. Last but not least : votre demande de prêt hypothécaire vient d’être recalée. Ainsi en a décidé la banque. Ou plutôt ses puissants ordinateurs. Vous n’avez vu personne, pas le moindre employé. Un mail glacial vous a averti du refus ! Pas de confrontation directe Impensable ? Pas tant que ça. Aux Etats-Unis, une entreprise comme Kabbage, société de crédits pour PME active dans la Silicon Valley, prête de l’argent sans la moindre intervention humaine. Son processus de calcul et d’octroi de crédits est entièrement automatisée, “ce qui signifie que toutes les décisions relatives à l’approbation d’un client pour une ligne de crédit et pour la taille de ce crédit sont faites par la plateforme de données automatisée de Kabbage, et non par des humains”, expliquait dernièrement à nos confrères de L’Echo, Victoria Treyger, directrice marketing de Kabbage.

Grâce à son produit Income Insight, la société Experian est, elle, capable d’estimer le niveau de revenu des consommateurs en se fondant en partie sur leurs antécédents de crédit. C’est en comparant son énorme base de données de ces historiques de crédit avec des données anonymes en provenance du fisc américain, qu’elle y parvient. De la même manière, elle est en mesure de délivrer un “indice de solvabilité” et un “indice des dépenses”, de nature à prédire l’épaisseur du portefeuille d’un consommateur.

Quant à Kreditech, elle propose aux banques des données détaillées sur la vie virtuelle des demandeurs de crédit (réseaux sociaux, comportement d’achat en ligne, etc.), histoire d’améliorer leur credit scoring (évaluation des risques d’une demande de prêt).

Bienvenue dans l’univers déshumanisé de la banque 3.0.

Sébastien Buron

Retrouvez cet article complet dans le magazine Trends-Tendances de cette semaine.

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