La fortune des plus riches a progressé l’année dernière grâce à la croissance dans les pays émergents d’Asie et d’Europe de l’Est. Une tendance qui continue de soutenir la demande en centres financiers offshore, malgré la pression internationale pour mettre un terme à cette pratique.
La fortune des plus riches augmentera encore dans les prochaines années
La fortune des plus riches a progressé l’année dernière grâce à la croissance dans les pays émergents d’Asie et d’Europe de l’Est, qui continueront à produire des millionnaires en grand nombre, selon le rapport annuel sur la richesse dans le monde publié jeudi par le Boston Consulting Group.
La fortune des particuliers a atteint l’année dernière quelque 122.800 milliards de dollars (98.728 milliards d’euros), en hausse de 1,9 % par rapport à 2010. L’Asie, l’Amérique latine et l’Europe de l’Est ont vu la fortune de leurs millionnaires augmenter considérablement. Dans les pays du Bric (Brésil, Russie, Inde et Chine), la fortune des riches a progressé de 18,5 % l’année dernière.
“La croissance mondiale de la fortune privée est clairement tirée par les économies en croissance rapide du nouveau monde et non par l’ancien monde“, indique BCG. A l’inverse, en Europe et aux Etats-Unis, la fortune des plus riches a marqué le pas l’année dernière, après une progression de 6,9 % en 2010 et de 9,6 % en 2009, en raison de la crise économique et de la morosité des marchés des actions.
Les difficultés économiques liées au surendettement des finances publiques en Europe, aux Etats-Unis et au Japon ont clairement affecté les plus riches dans ces régions, qui ont enregistré un recul de leur fortune.
Comparé au nombre d’habitants, Singapour, le Qatar et le Koweït affichent le nombre le plus important de millionnaires. La Suisse, Singapour et l’Autriche hébergent quant à eux le plus grand nombre de fortunes supérieures à 100 millions de dollars, comparé à la population.
Cette tendance n’est pas près de s’arrêter, puisque les avoirs des plus riches doivent croître annuellement de 4 % à 5 % sur les cinq prochaines années pour atteindre 150.000 milliards de dollars d’ici à la fin 2016.
Les fortunes offshore représentent 7.800 milliards de dollars
L’accroissement de la richesse continue de soutenir la demande en centres financiers offshore (argent placé hors du pays de résidence), malgré la pression internationale pour mettre un terme à cette pratique.
Dans le courant de la crise financière de 2008, l’Union européenne et les Etats-Unis ont attaqué des centres financiers comme la Suisse, Monaco, l’Andorre et le Liechtenstein pour leur pratique du secret bancaire. Sous pression, ces pays ont amélioré la transparence de leur système bancaire, à l’instar de la Suisse, qui a récemment signé des accords fiscaux avec le Royaume-Uni, l’Allemagne et l’Autriche pour régulariser les avoirs issus de l’évasion fiscale.
La banque suisse UBS avait même été forcée par les Etats-Unis à payer une importante amende et à divulguer plus de 4.000 données sur des évadés fiscaux américains. Actuellement, une dizaine de banques suisses sont sous pression de Washington qui cherche à stopper l’évasion fiscale de ses contribuables.
Malgré les pressions internationales, la fortune offshore a augmenté de 2,7 %, à 7.800 milliards de dollars. “Cette hausse a été provoquée en partie par des investisseurs de pays politiquement instables en quête de lieux sûrs”, ont souligné les spécialistes du Boston Consulting Group.
La Suisse, malgré les attaques de la communauté internationale, demeure le premier centre offshore au niveau mondial, avec 2.100 milliards de dollars d’avoirs étrangers domiciliés dans les banques helvétiques, un montant stable par rapport à l’année dernière. Profitant de la pression sur les centres offshore traditionnels, Hong Kong et Singapour ont enregistré une hausse des avoirs étrangers qui ont atteint l’année dernière 1.000 milliards de dollars.
Grâce à leur proximité avec les Etats-Unis, les centres offshore des Caraïbes et de Panama ont attiré pour 1.000 milliards de dollars d’avoirs, principalement en provenance de l’Amérique du Nord, tandis que le Royaume-Uni, pourtant en guerre contre l’évasion fiscale, a vu ses avoirs progresser à 900 milliards, surtout en provenance du Moyen-Orient et d’Afrique.
Selon le Boston Consulting Group, la Suisse demeurera encore pendant plusieurs années la plus importante place financière offshore au monde, profitant des afflux en provenance des pays émergents. Mais Hong Kong et Singapour pourraient bien dépasser la Confédération d’ici 15 à 20 ans.
La Suisse affiche la plus forte densité de “super-riches”
La Suisse présente la plus forte densité de super-riches dans le monde. Elle dénombre onze multimillionnaires pour 100.000 habitants. La catégorie réunit les personnes affichant une fortune supérieure à 100 millions de dollars. En nombre absolus, 366 de ces super-riches habitaient en Suisse l’an dernier, selon des chiffres publiés jeudi par le cabinet de conseil Boston Consulting Group (BCG). L’effectif apparaît stable par rapport à l’année 2010.
Globalement, les ménages suisses sont les plus fortunés du monde, avec une fortune moyenne de 603.000 dollars. Ce montant comprend les sommes provenant des caisses de pension. Au deuxième rang figurent les Japonais (329.000 dollars) et les Néerlandais (316.000 dollars).
Le nombre des millionnaires en dollars résidant en Suisse s’est par ailleurs accru de 5.000 l’an passé pour atteindre 322.000. Il représente près d’un ménage sur dix, ce qui fait de la Suisse le pays avec le plus fort taux de millionnaires dans le monde occidental. Ailleurs, Singapour fait mieux avec un coefficient de millionnaires de 17,1 %, tout comme le Qatar (14,3 %) et le Koweït (11,8 %).
Au niveau mondial, le nombre des millionnaires a augmenté de 1 % l’an dernier pour s’établir à 12,6 millions de personnes, dont 12.212 “super-riches”. Les Etats-Unis hébergent le plus gros effectif de ces multimillionnaires (2.928), devant le Royaume-Uni (1.125) et l’Allemagne (807).
Trends.be, avec Belga