Les fonds “socialement responsables” ne sont peut-être pas si vertueux que ça
Dans son rapport sur l’investissement socialement responsable (ISR) en Belgique, Financité analyse la composition des fonds qui se présentent comme socialement responsables. Il en ressort cette année que 92% d’entre eux possèdent tout de même au moins un actif placé sur une de ses listes noires, indique l’ASBL de promotion d’une finance responsable et solidaire vendredi dans un communiqué.
Au 31 décembre dernier, 2.314 fonds autoproclamés ISR ont été identifiés, pour un encours record de 211,72 milliards d’euros (+106,95 milliards d’euros par rapport à fin 2020). Sur ceux-ci, la composition de 916 d’entre eux a pu être analysée.
Ce sont les actifs de la liste noire des droits fondamentaux (c’est-à-dire qui ne respectent pas les conventions internationales ratifiées par la Belgique) qui sont les plus régulièrement présents dans les portefeuilles des fonds présentés comme socialement responsable: sur les 916 analysés, 815 d’entre eux (89%) ont investi dans au moins un actif de cette liste. Viennent ensuite ceux liés aux activités climaticides (625 fonds soit 68%), au nucléaire (538, 59%) et aux armes de guerre (319, 35%).
Pas moins de 264 fonds, soit 29% de ceux étudiés, ont des actifs présents dans les quatre listes noires de Financité. “Ces fonds soutiennent des activités qui ne peuvent pas être qualifiées de socialement responsables : il s’agit d’activités ayant un impact négatif sur le climat, dangereuses pour la vie humaine (armes de guerres) ou encore très sujettes à controverses comme l’industrie nucléaire”, commente-t-elle. Selon l’analyse de Financité, 14,5 milliards sur les 211,72 milliards d’encours sont placés sur les listes noires.
Seuls 67 fonds sur les 916 analysés passent le filtre des quatre listes.
Les fonds reconnus ISR et labellisés “Towards sustainability” ne font pas beaucoup mieux que la moyenne, avec 84% de fonds détenant au moins un actif sur la liste noire des droits fondamentaux, 62% pour les actifs climaticides, 53% liés au nucléaire et 22% aux armes de guerre.