Les Bourses européennes tentent une remontée

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Les Bourses européennes tentaient de rebondir vendredi, alors que Tokyo a chuté de près de 5%, au terme d’une semaine catastrophique sur les marchés, minés par leurs craintes sur le pétrole, les banques et la croissance mondiale.

Les places européennes se reprenaient dans la matinée. Vers 10H00 (09H00 GMT), Paris prenait 1,19%, Francfort 0,79%, Londres 1,28%, Madrid 0,81% et Milan 1,26%.

“Cependant la séance devrait être très volatile”, estime John Plassard, chez Mirabaud Securites.

“Souvenez-vous que les indices américains seront fermés lundi prochain (Presidents Day) et que les indices chinois rouvriront après une semaine véritablement catastrophique pour les marchés américains, européens et japonais”, prévient-il.

Vendredi à Tokyo, à l’issue d’échanges une nouvelle fois très animés, l’indice Nikkei a lâché 4,84% pour tomber sous les 15.000 points, au plus bas depuis octobre 2014. Il a perdu 11,10% sur une semaine pourtant raccourcie à quatre jours (jeudi était férié au Japon).

Plus encore que les autres places financières, la Bourse de Tokyo souffre en ce début d’année, laminée par la remontée du yen, valeur refuge, un mouvement qui pénalise durement les entreprises exportatrices et l’économie japonaise.

Le dollar oscille désormais autour de 112 yens, contre 120 yens fin 2015, au point que les spéculations grandissent sur une éventuelle intervention des autorités japonaises. L’euro se repliait quant à lui face au billet vert à 1,1278 dollar.

Le ministre japonais des Finances, Taro Aso, a dit vendredi matin “surveiller de près” la parité yen/dollar. Le gouverneur de la Banque du Japon (BoJ), Haruhiko Kuroda, a jugé pour sa part la réaction des marchés “excessive, étant donné les fondements” solides de l’économie nippone.

De son côté, Hong Kong a perdu 1,22% à la clôture, alors que les marchés en Chine, à Taïwan et au Vietnam étaient encore fermés vendredi en raison des congés du Nouvel an lunaire.

La tourmente a encore touché Wall Street jeudi, le Dow Jones perdant en clôture 1,60% et le Nasdaq 0,39%, tout comme l’ensemble du continent américain: Buenos Aires a lâché 2,96%, Sao Paulo, 2,56%.

“L’épicentre des marchés reste les banques tant que les cours ne se stabilisent pas”, note Chris Weston, analyste chez IG.

Le secteur bancaire européen était bien orienté peu après l’ouverture vendredi, rassuré notamment par la publication de Commerzbank. La deuxième banque privée allemande a quadruplé ses bénéfices en 2015, ce qui lui permet de renouer avec le versement d’un dividende à ses actionnaires.

Les valeurs bancaires avaient rechuté la veille, le marché s’interrogeant sur la solidité financière de certains établissements, qui pourraient être affaiblis par le ralentissement de la croissance mondiale et la généralisation des taux d’intérêt négatifs.

Hausse des banques et du pétrole

Les dirigeants européens ont de leur côté clamé jeudi leur confiance dans la solidité du secteur bancaire des 19 pays de la zone euro, affichant leur sérénité malgré la sévère tempête sur les Bourses européennes, à l’issue d’une réunion de l’Eurogroupe.

Les marchés européens profitaient également d’un rebond, qui reste fragile, des cours du pétrole en Asie, repassant au-dessus des 27 dollars le baril, sous l’effet d’achats à bon compte et de nouvelles spéculations sur une éventuelle volonté de l’Opep de réduire sa production. Ils étaient tombés auparavant à des plus bas de presque 13 ans.

Mais si les investisseurs sont désorientés depuis le début de l’année, c’est aussi parce que les banques centrales paraîssent de plus en plus démunies pour renverser la donne.

Jasper Lawler, analyste chez CMC Markets, évoque “la déconcertante perte de confiance dans les banques centrales”.

En tenant un discours très prudent, la présidente de la Banque centrale américaine, Janet Yellen, qui a témoigné mercredi et jeudi devant les parlementaires, n’a rien fait pour rassurer les places financières.

“Les politiques monétaires et les incertitudes quant à leur efficacité représentent la principale inquiétude macroéconomique maintenant”, a estimé sur Bloomberg TV Leo Grohowski, de BNY Mellon Wealth Management à New York.

La Réserve fédérale américaine est en position de statu quo, selon Christopher Dembik, économiste chez Saxo Banque, faisant reposer la pression sur la Banque centrale européenne (BCE). Or, son président, “Mario Draghi, n’a plus de lapin à sortir de son chapeau, donc la baisse actuelle pourrait encore durer longtemps”.

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