Le temps grignote vos sous…

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Ne sous-estimez pas l’effet de l’inflation. Avec les faibles taux d’intérêt actuels, il n’est pas évident de protéger votre argent d’une perte de valeur dans le temps.

Dans une économie de marché, les prix des biens et des services peuvent augmenter ou baisser. S’ils augmentent en même temps, on parle d’inflation. Cela signifie que pour un même montant, vous pourrez acheter moins. Votre argent a perdu de la valeur, sur votre compte courant et votre compte d’épargne, mais aussi dans votre ou vos portefeuilles de placements.

Tous les biens et services consommés par les ménages sont regroupés dans un panier (de courses) imaginaire. Chaque mois, le prix des biens et services du panier achetés par la plupart des ménages est noté. C’est l’habitude de consommation de la moyenne de l’ensemble des ménages qui détermine le poids des produits et services dans la mesure de l’inflation. L’inflation sur une base annuelle est l’augmentation des prix de ce panier au cours d’un mois donné par rapport au même mois de l’année précédente. En cas de baisse de prix, on parle de déflation.

C’est ce qu’on appelle l’index

Mais une augmentation de prix n’est pas l’autre. C’est la raison pour laquelle, pour calculer l’augmentation de prix moyenne, les prix des produits et services pour lesquels les consommateurs sont prêts à payer plus se voient attribuer un poids plus élevé que les prix de choses moins importantes. L’évolution de ces prix à la consommation est exprimée en un chiffre d’index : c’est l’indice des prix à la consommation. En Belgique, il existe aussi un indice santé reprenant l’évolution d’environ 500 produits et services mais ne comprenant pas le tabac, l’alcool, l’essence et les carburants automobiles fossiles.

Si l’indice santé dépasse une certaine valeur, on dit que l’indice ‘pivot’ est dépassé et les salaires sont adaptés. Grâce à cela, le consommateur peut malgré tout continuer à acheter la plupart des choses pour le même montant. Dans notre pays, les salaires mais aussi les loyers, les allocations de chômage, les pensions, les pensions alimentaires… sont liés à l’indice santé. Étant donné que quelques produits plus coûteux sont exclus de cet indice, une indexation rapporte proportionnellement moins d’argent supplémentaire aux consommateurs.

Tout devient-il plus cher ?

Les hausses de prix marquent durablement notre esprit. Des prix stables ou en baisse nous frappent moins, mais interviennent naturellement aussi dans le calcul de l’inflation moyenne. Les achats réguliers et payés en cash ont aussi plus d’impact que les achats irréguliers et les domiciliations.

L’inflation a beau être la même pour tout le monde, la façon de la ressentir et l’expérience personnelle peuvent être différentes. Une hausse du prix du diesel va plus irriter les gens qui font souvent le plein que ceux qui ne sortent que rarement, voire jamais, leur voiture du garage.

Lorsque les prix à la consommation augmentent, les gens dont le revenu est lié à l’index n’en sont pas incommodés. La plupart des revenus du travail (ou les revenus qui les remplacent) en Belgique sont indexés. Mais ce n’est pas le cas des intérêts sur les comptes d’épargne, les bons de caisse et les obligations. Une donnée à laquelle un investisseur doit penser s’il veut plus tard pouvoir tirer un revenu de son épargne et de ses placements. Surtout si ce ‘plus tard’ reste encore très éloigné. Si vous avez économisé une somme coquette en guise de complément de pension, cette somme vaudra moins, dans par exemple 30 ans, que maintenant. Les faibles taux d’intérêt ne suffisent pas pour compenser l’inflation.

(Source: Le Vif Extra: Make Money, Be Happy)

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