Le nombre d’exclus bancaires augmente avec la crise sanitaire

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L’accès aux comptes bancaires, aux crédits et à l’épargne a diminué en raison de la crise du coronavirus, indique le rapport sur l’inclusion financière publié jeudi par l’ASBL Réseau Financité.

Les agences bancaires sont restées fermées plusieurs mois en raison de la pandémie de Covid-19. Et si la banque à distance satisfait de nombreux clients, elle “laisse néanmoins de côté une partie de la population qui avait l’habitude de faire toutes ses opérations bancaires en agence, créant ainsi de nouvelles formes d’exclusion bancaire”, dénonce Financité.

L’ASBL relève qu’un compte en banque pour les personnes qui veulent effectuer des opérations manuelles coûte actuellement jusqu’à 9 fois plus cher que le service de base, qui permet pourtant d’effectuer les mêmes opérations.

La Belgique a en outre perdu 63% de ses agences en 20 ans. Le nombre de distributeurs de billets diminue lui aussi. L’argent liquide, jugé non hygiénique pendant la crise sanitaire, reste cependant indispensable pour de nombreuses personnes porteuses d’un handicap ou sans papiers, rappelle le rapport. Selon les résultats d’une enquête de la Banque centrale européenne, au moins 2% de la population adulte n’a pas de compte à vue.

Le nombre de nouveaux crédits hypothécaires défaillants a augmenté de 20,5% entre octobre 2019 et le même mois de cette année, malgré la possibilité de reporter le paiement de crédits hypothécaires dès avril. Ces données étaient stables ces dernières années, s’inquiète Financité.

“Certains emprunteurs, qui avaient pu bénéficier des reports de paiement en raison d’un chômage partiel, doivent reprendre le paiement de leurs mensualités alors que leur situation ne s’est pas améliorée, voire a empiré”, ajoute l’association.

Le Bureau fédéral du plan prévoit que le taux d’épargne des Belges par rapport au revenu disponible pourrait atteindre 20,1% en 2020, contre 12% en 2019. Une moyenne qui ne permet pas “de capter le fossé entre les ménages qui auront plus épargné qu’à l’habitude pendant la crise et ceux qui auront au contraire dû puiser dans leur épargne pour faire face à leurs dépenses courantes”, souligne le rapport.

Un quart des ménages belges n’a pas de compte d’épargne. Un tiers n’a pas une réserve suffisante pour faire face à 3 mois de dépenses, observe enfin l’ASBL.

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