“Le moment est idéal pour augmenter les investissements publics, par exemple dans les infrastructures”, estime Koen De Leus, chef économiste chez BNP Paribas Fortis. Avec un taux d’intérêt réel négatif, une Banque centrale européenne ayant clairement indiqué que les taux n’augmenteraient pas et une large main-d’oeuvre disponible, “le timing est parfait”, insiste vendredi l’analyste de la banque dans ses prévisions pour 2020.
BNP Paribas Fortis s’attend à un nouveau ralentissement de la croissance dans les plus grandes économies l’an prochain, conséquence de la politique menée par le président américain Donald Trump.
“Étant donnée sa grande dépendance de l’exportation (et la faible demande intérieure), l’Europe souffre beaucoup du ralentissement mondial de la croissance. Celle des Etats-Unis elle-même s’effrite. Et la Chine, qui est au coeur de la tempête commerciale, semble accepter le ralentissement en visant surtout la stabilité à long terme”, relèvent les économistes de la banque, qui tablent sur deux baisses des taux aux Etats-Unis en 2020.
Pour “dynamiser l’économie”, les éléments plaident en faveur d’une politique fiscale expansive, selon les spécialistes de BNP Paribas Fortis. “Avec un taux d’intérêt réel négatif dans la majorité des pays européens, l’État peut emprunter et compenser ainsi son retard d’investissement des dernières décennies. Le timing est parfait. L’effet de croissance positif des investissements publics est bien plus important lorsque les banques centrales n’élèvent pas les taux d’intérêt et se fait sentir davantage en période de difficultés économiques, puisqu’il y a de la main-d’oeuvre en suffisance qui n’est pas retirée du secteur privé.”
De tels investissements doivent également permettre l’accroissement structurel du potentiel de croissance de la Belgique, affirme BNP Paribas Fortis. “Le potentiel est clairement là. Il reviendra cependant au nouveau gouvernement fédéral de présenter une vision claire à long terme afin que ce potentiel puisse être exploité.”
Du côté des marchés, après un “grand millésime” en 2019, la banque prévoit “quelques grands moments boursiers” en 2020, si la récession – que Donald Trump voudra à tout prix éviter à l’approche des élections – ne se produit pas et que la politique monétaire reste souple.