Le franc suisse s’envole face à l’euro

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Le cours du franc suisse a fortement grimpé jeudi face à l’euro, atteignant un sommet historique, après des annonces monétaires surprise de la Banque nationale suisse (BNS). A Zürich, la Bourse suisse dégringolait dans le même temps de 6,66%.

La BNS a aboli jeudi le cours plancher du franc suisse face à l’euro, l’axe principal de sa politique monétaire depuis plus de trois ans, et a abaissé son taux d’intérêt à -0,75%. Vers 09H50 GMT (10H50 à Paris), la monnaie suisse a atteint 0,8517 franc suisse pour un euro, un sommet historique face à la monnaie unique européenne et franchissant pour la première fois le seuil de parité avec l’euro (depuis l’introduction de la monnaie unique en 1999), avant d’effacer une partie de ses gains pour retrouver le seuil de 1 franc pour un euro. La devise suisse valait 1,2010 franc pour un euro mercredi à 22H00 GMT.

Le franc s’est également envolé face au billet vert, atteignant vers 09H50 GMT son niveau le plus fort depuis août 2011, 0,7406 franc pour un dollar, avant d’effacer une partie de ses gains. Le franc s’échangeait mercredi soir à 1,0193 franc pour un dollar. La banque centrale helvétique a justifié ces décisions par les disparités entre les politiques monétaires de la Réserve fédérale américaine (Fed) et la Banque centrale européenne (BCE) qui se sont traduites par un net affaiblissement de l’euro face au dollar, et par ricochet par une dépréciation du franc suisse face au billet vert.

Pour Kathleen Brooks, analyste chez Forex.com, une des raisons pour lesquelles la BNS a pris ces décisions est que “la BNS a des liens étroits avec la BCE (Banque centrale européenne) et cela pourrait être un signe que la BNS pense – ou sait – que la BCE va se lancer dans des rachats d’actifs la semaine prochaine et pour un montant bien supérieur à ce qui est attendu par le marché”.

En septembre 2011, en pleine crise de l’euro, la BNS avait imposé un taux de change minimum à 1,20 franc suisse pour 1 euro afin de lutter contre la surévaluation de sa devise, une valeur refuge par excellence, qui avait lourdement affecté les entreprises exportatrices suisses.

“Si la BNS pensait qu’elle pouvait faire cet ajustement (de politique monétaire) de façon ordonnée, alors elle a échoué lamentablement”, a commenté Kathleen Brooks.

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