Le bitcoin débarque en Bourse et s’envole au-delà des 18.000 dollars

Présentation du BitCoin © Getty Images

Le bitcoin a démarré en fanfare sur une importante bourse américaine, des investisseurs tablant sur une reconnaissance de cette monnaie virtuelle qui suscite toutefois des craintes de bulle.

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Dimanche vers 23H00 GMT, un des premiers produits financiers permettant de parier sur l’évolution et l’avenir de la monnaie virtuelle et proposé sous le symbole boursier “XBT” par le Chicago board options exchange (Cboe), une des deux plateformes boursières américaines de contrats à terme, a été proposé au prix de 15.000 dollars.

S’en est suivie une forte volatilité et un fort trafic ayant rendu inaccessible le site internet du Cboe dans les vingt premières minutes. L’opérateur boursier a assuré que les échanges n’ont pas été affectés et clôtureront lundi vers 21H15 GMT pour cette première séance.

Vers 10H10 GMT, le bitcoin s’envolait à 17.600 dollars l’unité pour le contrat à terme devant expirer le 17 janvier. Il est même monté lundi matin vers 07H00 GMT jusqu’à 18.850 dollars.

La valeur du contrat à terme dépassait celle du bitcoin au jour le jour établie par l’agence Bloomberg, qui compile des données en provenance de plusieurs plateformes alternatives sur internet non régulées. Selon Bloomberg, cette valeur immédiate du bitcoin – distincte du contrat à terme – s’échangeait à 16.728,71 dollars vers 10H10 GMT, à quelques centaines de dollars du record établi le 8 décembre (17.027,39 dollars).

Quelque 2.725 contrats avaient changé de mains à 10H10 GMT, selon le Cboe, qui a indiqué que “les échanges se sont déroulés comme prévu”.

Les instruments financiers proposés sont la première opportunité officielle pour les investisseurs professionnels d’investir dans le bitcoin, lancé en 2009, dont ils se méfient à cause de son absence de régulation et de son manque de transparence.

Rivaliser avec l’or?

Le Cboe donne au bitcoin “de la légitimité car il reconnaît que le bitcoin est un actif comme un autre (dollar, euro, pétrole, gaz, soja, NDLR) qu’on peut échanger”, ajoute Nick Colas, expert chez Data Trek Research, même si de nombreux économistes et banquiers voient dans l’envolée récente du bitcoin une dangereuse bulle financière.

Cette reconnaissance est une première étape dans l’ambition affichée du bitcoin de devenir un actif aussi populaire que l’or auprès du grand public – bien que les volumes échangés autour du bitcoin soient bien moindres jusqu’à présent.

Ses défenseurs envisagent de passer à la vitesse supérieure en demandant à la SEC, le gendarme de la Bourse américain, d’autoriser la création d’un ETF en bitcoin, une sorte de placement financier ou d’épargne financière dans lequel Madame et Monsieur Tout-Le-Monde pourront placer leurs économies. La valeur de ce type d’épargne financière dépendra de la performance du bitcoin.

La SEC s’est refusée jusqu’ici à accéder à une telle demande, expliquant qu’il y a un manque de transparence dans la fixation du prix du bitcoin et que ce dernier peut être facilement manipulé.

Inquiétudes

“Nous demeurons inquiets sur l’absence de transparence et de régulation” du bitcoin et “nous demandons si les échanges vont être contrôlés de façon appropriée afin de s’assurer que le (bitcoin) n’est pas objet de manipulation et de fraude”, écrit ainsi la FIA, association regroupant les grandes banques faisant l’interface entre investisseurs sur le marchés des contrats à terme.

En conséquence, JPMorgan, Bank of America Merrill Lynch, Citigroup et Barclays ne jouaient pas les intermédiaires dimanche pour leurs clients voulant investir dans les produits bitcoin, ont indiqué à l’AFP des sources proches du dossier.

Seules Goldman Sachs et ABN Amro ont accepté de jouer les interfaces pour un nombre de clients triés sur le volet afin de minimiser les risques attachés à la volatilité du bitcoin, ont-elles fait savoir à l’AFP.

Le marché des contrats à terme n’est accessible que via de grandes banques et maisons de courtage agréées, qui s’engagent à régler en dollars aux investisseurs l’argent qui leur est dû. Elles s’exposent à des risques importants si leurs clients ne peuvent payer.

Le CME (Chicago Mercantile Exchange), autre opérateur boursier mondial, compte lancer des échanges de produits en bitcoins le 18 décembre et devrait être suivi en 2018 par le Nasdaq, la plateforme des géants de la Silicon Valley tels Google et Facebook.

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