Le Bel 20 a 25 ans: retour sur une histoire mouvementée

Alexander De Croo © Belga

L’indice de référence de la Bourse de Bruxelles, le Bel 20, fête ses 25 ans vendredi en présence du vice-Premier ministre Alexander De Croo et des CEO ou membres du CA des entreprises du panier.

Malgré les vicissitudes des marchés boursiers, l’indice vedette affiche depuis ses débuts un honorable rendement annuel moyen de 8,7%, dividendes inclus.

Le 18 mars 1991, la Bourse de Bruxelles lançait son indice de référence. Un quart de siècle plus tard, le Bel 20 a bien changé. De ses 20 valeurs de base, il n’en reste plus que sept. Quatre autres y sont encore partiellement présentes via des holdings.

Mais c’est surtout la nature même du panier qui a évolué. D’un indice financier, le Bel 20 est devenu, après la crise financière de 2009, plus industriel. A l’heure de souffler ses 25 bougies, sa capitalisation boursière s’élève à 354 milliards d’euros, soit de 85% à 90% de la capitalisation totale de la Bourse de Bruxelles. La liquidité de l’index était en janvier dernier huit fois supérieure à celle de ses débuts.

Calculé selon une formule complexe et censé donner une image représentative de l’évolution de la Bourse bruxelloise, le Bel 20 reprend les 20 plus grosses valeurs du marché. Toutes y sont “pondérées” pour que l’indice rende l’image la plus correcte possible de l’ensemble de la cote. Sa valeur est calculée en temps réel et diffusée dans le marché.

A la clôture du 18 mars 1991, l’indice boursier terminait en hausse, à 1.185 points, par rapport à sa valeur de base de 1.000 points datée du 31 décembre 1990.

Son évolution est ensuite paisible, saccadée ça-et-là de petites hausses et baisses successives. Il dépasse pour la première fois la barre des 2.000 points le 15 janvier 1997, franchit les 2.500 points en juillet de la même année et celle des 3.000 en mars 1998. Après quelques soubresauts, le Bel 20 atteindra même les 3.713 points en début d’année 1999, poussé par la bulle internet.

Mais l’embellie est de courte durée et l’indice vedette est confronté à sa première crise. La Bourse de Bruxelles ne résiste pas plus que les autres au krach boursier résultant de l’explosion de la bulle internet. La chute s’arrête en mars 2003 mais l’indice est alors retombé à 1.426 points.

S’en suivent alors des années de regain, jusqu’au record absolu de 4.757 points enregistré le 23 mai 2007, quelques temps avant la crise des subprimes, qui verra les 20 plus grosses capitalisations boursières de Bruxelles perdre de nombreuses plumes. En moins de deux ans, jusqu’en mars 2009, l’indice de référence se délestera de 68% de sa valeur.

Sans retrouver la confiance d’antan, le Bel 20 reprend brièvement des couleurs avant d’encaisser les tempêtes boursières de l’été 2011 consécutives à la crise des dettes souveraines. Il retrouve enfin la croissance à la fin de l’année 2012 et oscille depuis lors entre les 3.000 et 4.000 points. A la clôture jeudi, l’indice bruxellois atteignait 3.405,30 points.

Loin d’être un long fleuve tranquille, ce premier quart de siècle a façonné petit à petit le contenu de l’indice bruxellois. Les trois quarts de ses composants sont désormais industriels, bien qu’à la base, le Bel 20 était majoritairement financier. Si KBC tire toujours l’indice (12,81%), le brasseur belgo-brésilien AB InBev représente tout de même 12,53% de la valeur du panier. UCB (10,52%), Engie (anciennement GDF Suez) (10,79%) et Delhaize (9,26%) confirment la prégnance des commerciaux alors qu’avant 2009, Fortis, Dexia et KBC représentaient à elles seules près de la moitié de la capitalisation de l’indice.

Au fil du temps, une cinquantaine de sociétés ont été incorporées en son sein. Des 20 entreprises de base, il n’en reste aujourd’hui que sept: UCB, GBL, Delhaize, Solvay, Ageas (ex-Fortis), Umicore (ex-Union minière) et Bekaert. Electrabel, Générale de Belgique et Tractebel s’y trouvent encore “partiellement” via Engie (GDF Suez).

La composition, révisée chaque année au mois de mars depuis 1993, se base sur différents critères afin de garder une représentation la plus fidèle possible du marché bruxellois. Les 18 premières capitalisations d’Euronext Bruxelles sont automatiquement incorporées à l’indice, pour les suivantes, la priorité est donnée à celles qui figurent déjà dans le Bel 20. Pour y rester, les sociétés doivent présenter un capital flottant de minimum 200.000 fois la valeur de l’indice (soit 681.000.000 euros à la clôture de jeudi). Si c’est n’est plus le cas, elles sont remplacées par des sociétés présentant un capital flottant valant au moins 300.000 fois sa valeur et dont 35% des actions doivent avoir changé de main au cours de l’année (25% pour rester dans l’index).

Le 21 mars, D’Ieteren, Delta Lloyd et Befimmo quitteront le panier pour être remplacées par Galapagos, ING et Ontex.

A 9h ce vendredi, le CEO d’Euronext Bruxelles, Vincent Van Dessel, devait être accompagné du ministre Alexander De Croo ainsi que de CEO ou membres des conseils d’administration des entreprises du Bel 20 pour l’ouverture des marchés.

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