La chute du déficit public belge et de la dette confirmée par la Commission

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Le déficit public belge devrait bien chuter d’ici 2019, a confirmé ce jeudi la Commission européenne dans ses prévisions économiques de printemps, tandis que le déficit structurel remonterait légèrement autour de -1,7% l’an prochain. La dette poursuit aussi sa baisse, pour frôler les 100% du PIB en 2019.

Alors qu’il atteignait encore -4,2% du produit intérieur brut (PIB) sur la période 2009-2013 marquée par la crise économique, le solde des administrations publiques belges a varié de -3,5% à -2,5% de 2014 à 2016. Pour 2017, il devrait avoir chuté à -1,0%, à -1,1% cette année et à -1,3% en 2019.

Quant au déficit budgétaire structurel, il serait de 1,3% en 2017, 1,4% cette année et 1,7% l’an prochain, selon l’exécutif européen, alors qu’il dépassait les 2% de 2014 à 2016.

Le gouvernement a fixé 2020 comme année du retour à l’équilibre budgétaire.

Dans ses dernières prévisions économiques d’hiver, la Commission retenait toujours des déficits supérieurs, bien que le gouvernement fédéral eût déjà annoncé début février de plus fortes réductions.

Quant à la diminution de la dette, elle poursuit son cours, étant envisagée à 101,5% du PIB cette année et 100,2% l’an prochain.

“On est dans une phase de reprise, d’expansion solide et bien installée”

La croissance, pour sa part, devrait rester soutenue sans vraiment décoller, à 1,8% cette année et 1,7% l’an prochain.

Ce faisant, la Belgique se situe dans la droite ligne des prévisions positives annoncées jeudi par la Commission pour la zone euro ainsi que pour l’ensemble de l’Union européenne, même si de nouveaux risques apparaissent.

La croissance serait de 2,3% et de 2,0% en 2018 et 2019 pour la zone euro (2,5% et 2,2% pour l’UE27), tandis que l’inflation resterait mesurée (1,6% sur ces deux années).

Et avec une croissance en 2017 définitivement fixée à 2,4% pour la zone euro, cette dernière tient là “sa meilleure performance économique depuis 10 ans”, a souligné le commissaire aux Finances Pierre Moscovici.

“On est dans une phase de reprise, d’expansion solide et bien installée”, a-t-il commenté, soulignant que les experts de la Commission n’étaient pourtant pas réputés pour leur optimisme exagéré. Mieux même, “tous les pays de la zone euro vont ramener leur déficit en dessous des 3%, et c’est là une étape historique”. Douze États membres de l’UE devraient même connaître un excédent budgétaire cette année, “ce qui est impressionnant”, selon le commissaire.

“Tous les indicateurs sont en vert fluo”

Les bonnes nouvelles se constatent aussi sur le marché de l’emploi: le chômage est au plus bas depuis dix ans dans la zone euro: un taux de 8,4% y est prévu cette année (6,4% pour la Belgique).

“Tous les indicateurs sont en vert fluo, nous avons tourné la page de la crise, les taux de croissance et d’emploi sont comparables voire meilleurs à ce que l’on a connu il y a dix ans, et cette dynamique positive va se poursuivre en 2018 et 2019”, résume M. Moscovici.

Mais le commissaire français prévient toutefois que “tout n’est pas rose pour autant, car certains risques nouveaux sont apparus, essentiellement extérieurs à l’UE”.

Et de citer la volatilité dont ont fait preuve les marchés financiers ces derniers mois, un risque de surchauffe de la croissance aux Etats-Unis qui se traduirait par une hausse des taux d’intérêt américains plus rapide que prévu, et surtout “la montée du protectionnisme” qui rendrait la zone euro particulièrement vulnérable en raison de son ouverture.

“C’est la raison pour laquelle il nous faut profiter de cette période favorable pour rendre nos économies plus résilientes. Cela signifie constituer des réserves budgétaires, réformer nos économies pour stimuler la productivité et l’investissement et rendre notre modèle de croissance plus inclusif”, a conseillé M. Moscovici.

Le déficit 2017 plus faible que ce que prédit la Commission

Les derniers chiffres à la disposition du gouvernement situent le déficit structurel 2017 à -0,86% du PIB, alors que la Commission l’estime quant à elle à -1,3%, a relevé jeudi la ministre fédérale du Budget, Sophie Wilmès.

Selon la Commission, en 2017, le déficit nominal se situerait bien à -1% du PIB comme annoncé par le gouvernement fédéral. Quant à la variation de chiffres sur le déficit structurel, “il est connu que l’approche de la Commission européenne diffère de celle des États membres, également en ce qui concerne le passage du nominal au structurel”, a indiqué Mme Wilmès (MR) dans un communiqué.

“Par le passé, nous avons constaté que les chiffres belges étaient systématiquement plus proches de la réalité que ceux de la Commission européenne”, fait valoir la ministre. “Quoi qu’il en soit, je retiens surtout que la Commission européenne confirme un fait indéniable: l’assainissement budgétaire est concret et constatable en Belgique”.

La ministre se félicite aussi de “la tendance baissière bien marquée de la dette publique”, qui se rapproche de la barre symbolique des 100% en 2019, une limite qui n’a plus été atteinte depuis 2010. Mais “le travail est loin d’être terminé au regard du cadre budgétaire imposé par les traités européens”, reconnaît-elle.

Quant à la croissance, elle est estimée à +1,8% en 2018, par rapport à +1,7% en 2017. “Notre croissance se rapproche de celle de la zone Euro, qui est elle-même une moyenne ‘dopée’ par les effets de rattrapage des États membres qui ont le plus souffert de la crise et par des effets de convergence des pays qui en sont membres depuis peu.”

A ses yeux, un indicateur beaucoup plus pertinent est la récupération et l’amélioration du niveau de PIB réel par rapport à 2008. “Et là – il suffit de lire le dernier rapport annuel de la Banque nationale -, on voit que la Belgique fait bien partie des pays qui ont le plus performé dans ce domaine”, a-t-elle conclu.

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