La BCE laissera ses taux au plus bas jusqu’à mi-2020
La Banque centrale européenne a maintenu jeudi ses taux directeurs au plus bas et n’y touchera pas avant “la fin du premier semestre 2020”, une échéance repoussée de six mois par rapport à sa dernière réunion d’avril.
Le principal taux de refinancement a été maintenu à zéro tandis que les banques vont continuer à payer auprès de la BCE un intérêt négatif de 0,40% pour les liquidités dont elles n’ont pas l’utilité immédiate.
L’institution monétaire, confrontée à la dégradation des perspectives de croissance et d’inflation, exclut désormais de relever le coût du crédit avant mi-2020, alors qu’elle parlait jusqu’en mars de “l’été 2019”, puis de la “fin 2019” dans ses deux dernières décisions.
La BCE a par ailleurs détaillé son nouveau programme de prêts géants aux banques annoncé en mars, qui seront lancés à raison de sept vagues entre septembre prochain et mars 2021, avec à chaque fois une échéance de deux ans.
L’institut a indiqué que chaque prêt serait accordé au taux “supérieur de 10 points de base” à la moyenne des taux appliqués lors d’opérations classiques de refinancement, actuellement à 0%.
Pour les banques qui distribueront une large quantité de crédits dans l’économie, ce taux pourra même descendre jusqu’au taux d’intérêt moyen sur les dépôts majorés de 10 points de base, soit -0,30%.
Il s’agissait de trouver un équilibre entre des prêts suffisamment avantageux pour stimuler la distribution de crédit, mais sans rendre les banques les plus fragiles – italiennes en particulier – dépendantes de ces liquidités bon marché.
L’institution a également confirmé qu’elle réinvestirait “aussi longtemps qu’il le faudra”, c’est à dire bien après le premier relèvement de ses taux, son stock pléthorique de près de 2.600 milliards d’euros d’obligations acquises entre mars 2015 et décembre 2018.
La BCE doit composer avec une croissance molle et une inflation ralentie dans la zone euro, les prix ayant augmenté en mai d’1,2% et seulement de 0,8% en excluant prix volatils de l’énergie. Ces augmentations restent éloignées de l’objectif de l’institution monétaire, pour qui une inflation légèrement sous les 2% “à moyen terme” est censée favoriser l’investissement et l’emploi.
Les milieux financiers se focalisent désormais sur la conférence de presse à suivre à 12H30 GMT pendant laquelle de nouvelles projections d’inflation et de croissance seront dévoilées.
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