C’est au tour de la compagnie d’assurances Nateus de quitter le périmètre de consolidation de l’assureur liégeois Ethias. Une bonne chose ?
On s’en souvient, la crise financière avait poussé Ethias au bord du gouffre, amenant les pouvoirs publics – aux échelons fédéral et régionaux – à intervenir dans le sauvetage de l’assureur public liégeois à concurrence de 1,5 milliard d’euros. Dans la foulée, il fut décidé d’élaguer l’entreprise, ce à quoi s’attelle depuis lors l’équipe de direction emmenée par Bernard Thiry.
Une bouée de secours
Courant de la semaine dernière, annonce fut faite d’une cession pure et simple de Nateus. Sous l’angle historique, Nateus est une petite compagnie d’assurances anversoise acquise par Ethias à une époque où son management jugeait opportun d’élargir la palette de distribution des assurances au travers du réseau des courtiers. Dans le package de ce rachat, Ethias trouvait aussi une petite institution financière qui, une fois restructurée, servit de base de lancement à ce qui devint plus tard Ethias Banque…
Sous les angles juridique et organisationnel, Nateus fut en tout cas d’un grand secours dans le plan de restructuration d’Ethias. Dotée des agréments nécessaires auprès de la CBFA, elle servit dans un premier temps de “réceptacle” aux activités d’assurances des différentes caisses mutuelles d’Ethias “ancienne mouture”. Nateus SA fut dans la foulée rebaptisée “Ethias SA”. Fin 2008, décision fut cependant prise de ne pas laisser au sein de la même structure juridique ce qui relevait de l’ex-Nateus et des anciennes caisses d’assurances mutuelles. Bref, Ethias SA procéda à une scission juridique de ses activités, donnant naissance à de nouvelles filiales, Nateus et Nateus Life. Ce sont ces dernières qui viennent d’être cédées au groupe suisse La Bâloise.
L’abandon d’une stratégie
Une présence à différents niveau n’est plus dans la stratégie de l’actuelle direction, c’est vrai pour ce qui relève de la réassurance (Belré) et de la banque (Ethias Banque) mais aussi pour le courtage. La cession du pôle Nateus s’inscrit clairement dans cette stratégie de recentrage mais amène à nouveau l’assureur liégeois à se racrapoter un peu plus. A ce rythme-là, des mauvaises (?) langues en finiraient un jour par poser la question de la taille critique d’Ethias par rapport à la question de son stand alone. Surtout lorsqu’il faudra clairement prendre position par rapport à la valorisation comptable du bloc de 5 % dans le capital de Dexia. Cette échéance approche à grands pas…
Jean-Marc Damry