DSK a-t-il vraiment trouvé la solution pour sauver la zone euro?

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L’ancien patron du FMI suggère que les pays les mieux notés sur les marchés obligataires, comme l’Allemagne, remettent au pot une partie de l’écart de taux d’intérêt au profit de pays comme l’Espagne ou l’Italie.

Elucubration ou véritable solution? Dominique Strauss-Kahn a sa propre idée pour sortir la zone euro de l’ornière. Il en a fait part aux grands de ce monde, lors du YES, le sommet économique de Yalta.

Selon le journal Les Echos, DSK suggère que les pays les mieux notés sur les marchés obligataires, comme l’Allemagne, “remettent au pot une partie de l’écart de taux d’intérêt” au profit de pays comme l’Espagne ou l’Italie. En effet, le marché obligataire est aujourd’hui complètement déréglé: des pays comme l’Espagne ou l’Italie empruntent régulièrement à des taux prohibitifs tandis que l’Allemagne et la France profitent d’un engouement sans précédent des investisseurs pour leur titres de dette. La France et l’Allemagne sont tellement recherchées sur les marchés obligataires que ces deux pays empruntent désormais à des taux négatifs sur des échéances courtes ! Pour DSK, cette situation est intenable. Il faut donc introduire une dose de mutualisation des dettes.

L’Allemagne, pour l’instant, s’oppose aux Eurobonds. DSK propose donc que les pays de la zone euro se réunissent tous les quinze jours afin que les plus vertueux puissent rétrocéder une partie de l’écart de taux d’intérêt au profit des plus faibles. “Ces pays ont intérêt à accepter un surcoût pour éviter l’explosion de la zone euro. Il s’agirait d’un dispositif temporaire qui permettrait de ramener les taux à des niveaux raisonnables et de retrouver le calme sur le marché de la dette “, explique l’ancien patron du FMI.

D’autres idées sont plus crédibles

A Yalta, l’idée de DSK a été saluée par Niall Ferguson, professeur à Harvard, et Bob Zoellick, l’ancien patron de la Banque mondiale, affirment Les Echos. Cependant, sa faisabilité reste à démontrer. Pour que le système DSK fonctionne, il faudrait sans doute déterminer un taux d’emprunt “normal” pour chaque pays. Lorsque celui-ci est dépassé, le pays en question est en position de recevoir de l’aide. En revanche, lorsqu’un pays emprunte à un taux inférieur au seuil de référence, il doit alors renoncer à sa “plus value” et la verser à ceux qui en ont besoin. Mais quel taux “normal” adopter pour la France, l’Espagne ou encore l’Allemagne, qui voit toujours d’un aussi mauvais oeil la mutualisation des dettes? Le déterminer prendrait sans doute beaucoup de temps et créerait des tensions entre les différents membres de la zone euro.

Pour l’heure, d’autres idées semblent plus crédibles en matière de mutualisation de dette. C’est le cas, par exemple, des Eurobills, qui reposent sur une mutualisation partielle (la dette de court terme) et limitée (pour un montant qui ne devrait pas dépasser 10% du PIB de la zone euro) de la dette des pays de la zone euro. “Ce qu’il faut garder en tête c’est que l’Europe ne manque pas d’outils pour résoudre la crise”, confie le chef économiste d’une grande banques française. Dominique Strauss-Kahn a voulu, lui aussi, apporter sa contribution aux discussions du moment.

L’Expansion.com

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