Dexia veut se retirer de la Bourse de Bruxelles et convoque une AG extraordinaire

Dexia va convoquer une assemblée générale extraordinaire le 16 octobre 2019 afin de se prononcer sur le retrait de ses actions sur Euronext Bruxelles, peut-on lire mardi dans un communiqué transmis par la banque.

Près de 2 millions d’actions Dexia (1.948.984 actions) sont actuellement admises à la négociation sur Euronext Bruxelles, représentant moins de 0,5 % du capital de Dexia. Les États belge et français détiennent respectivement 52,78 % et 46,81 % du capital, principalement sous forme d’actions nominatives. Les actions cotées ont la forme dématérialisée et peuvent être converties en actions nominatives.

Pour rappel, depuis l’entrée du groupe en résolution ordonnée, les actions Dexia n’ont plus aucune perspective de se voir attribuer un dividende ou un boni de liquidation. Le plan de résolution, validé en décembre 2012 par la Commission européenne, est en effet sous-tendu par un principe de partage de fardeau (burden sharing) qui impose que toute amélioration de la situation financière de Dexia bénéficie aux seuls États.

Ce principe se matérialise notamment via les parts bénéficiaires contenant des “Contingent Liquidation Rights (CLR)” détenues par les États belge et français.

Le conseil d’administration considère que le retrait de la cotation est “dans l’intérêt de la société, étant donné les coûts que cette cotation engendre et la liquidité réduite offerte aux actionnaires”.

Si ce retrait est validé, le conseil propose également de supprimer la forme dématérialisée des actions afin de rationaliser et de simplifier la gestion administrative de Dexia. Les actionnaires devront alors se faire inscrire dans le registre des actions nominatives de Dexia, qui est tenu sous forme électronique.

Le conseil d’administration de Dexia propose en outre de procéder à l’application volontaire et anticipée du Code des sociétés et des associations (CSA) en modifiant des dispositions statutaires.

Une perte nette de 546 millions d’euros pour Dexia au premier semestre

Dexia enregistre une perte nette de 546 millions d’euros au premier semestre de l’année 2019, indique mardi la banque dans un communiqué.

Une partie de cette perte incombe aux éléments non récurrents (283 millions d’euros) liés à la finalisation de la vente de Dexia Kommunalbank Deutschland (DKD), sa filiale bancaire en Allemagne (-115 millions). 155 millions d’euros de déficit sont également dus aux sessions d’actifs. Enfin, des éléments de volatilité comptable (-112 millions) sont aussi entrés en jeu. Le résultat net récurrent est de -151 millions d’euros, “impacté par les taxes et contributions réglementaires (-59 millions) et la persistance de taux bas, partiellement compensées par une contribution positive du coût du risque (23 millions)”.

Depuis 2012, Dexia met en oeuvre une stratégie proactive de repli de ses activités et de réduction du bilan du groupe. A cet égard, l’administrateur délégué Wouter Devriendt estime que le 1er semestre 2019 a connu une accélération importante du plan de transformation de la banque. “Les réalisations sont remarquables (…). Dans des conditions de marché favorables, en particulier aux États-Unis, nous avons surpassé nos objectifs de réduction des portefeuilles commerciaux, poursuivi la réduction des risques et de notre empreinte géographique. Ainsi, nous avons finalisé la vente de notre filiale allemande Dexia Kommunalbank Deutschland, fermé notre succursale madrilène et entamé la transformation de notre succursale new-yorkaise. Nous avons également poursuivi et accéléré notre programme de cession d’actifs”.

“Les États belge et français ont entamé les démarches en vue du renouvellement de la garantie de financement de Dexia au-delà du 31 décembre 2021 et les négociations avec la Commission européenne sont en bonne voie, une réponse étant attendue dans les prochaines semaines”, complète le président du conseil d’administration, Gilles Denoyel. Hors cession de DKD, les portefeuilles d’actifs s’inscrivent eux aussi en baisse de 5,8 milliards d’euros par rapport à fin décembre 2018, dont 3,8 milliards de cessions.

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