Deutsche Bank veut faire payer à ses ex-dirigeants les erreurs du passé

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La banque allemande Deutsche Bank mène des discussions avancées avec d’anciens membres de son directoire pour leur faire payer les fautes du passé, a déclaré jeudi son premier surveillant face aux actionnaires réunis en assemblée générale.

Le conseil de surveillance s’occupe “depuis longtemps” de la question de savoir “si les membres du directoire en poste en leur temps doivent porter une responsabilité personnelle ou collective pour les fautes du passé”, a déclaré le président du conseil de surveillance, Paul Achleitner.

Depuis des années, la banque a dû payer un lourd tribut pour une litanie de scandales financiers, pour l’essentiel causés par les excès dans la banque d’investissement.

Les discussions avec les anciens membres du directoire “en sont à un stade avancé”, a précisé M. Achleitner. Il a promis une solution “dans les mois à venir” sur “une contribution financière notable” des intéressés, recueillant des applaudissements parmi les quelque 3.600 actionnaires présents.

Parmi les ex-dirigeants potentiellement visés, le suisse Joe Ackermannn, à la tête du groupe de 2002 jusqu’à mai 2012, et le duo de successeurs, l’allemand Jürgen Fitschen et l’anglo-britannique Anshu Jain.

Leurs droits sur d’anciennes primes variables non encore versées pourraient être annulés. Plus complexe au plan juridique, leur demander de rembourser des primes déjà encaissées dans le passé.

Le directoire de Deutsche Bank a été complètement renouvelé depuis la mi 2015 et l’installation à sa tête du britannique John Cryan.

Sous sa férule, la banque francfortoise est entrée dans des eaux plus calmes. Elle cherche désormais à rattraper son retard dans le numérique, tandis qu’elle a soldé ses plus gros litiges.

Après les 8,2 milliards d’euros de pertes accumulées en 2015 et 2016, l’établissement a affiché un gain net de 575 millions d’euros au premier trimestre de 2017.

Même si “ces succès ne nous suffisent pas”, “nous pouvons enfin nous occuper de croître dans tous nos secteurs et dans les grandes régions”, a assuré John Cryan lors de l’assemblée.

La banque dispose pour cela d’une base en capital solide, après avoir levé 8 milliards d’euros en actions nouvelles en avril.

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