Deutsche Bank chahutée par ses actionnaires malgré les promesses de redressement

Cours de Bourse à la cave, performances médiocres, déficiences dans la lutte anti-blanchiment: Deutsche Bank a essuyé jeudi les critiques d’actionnaires dubitatifs sur les nouvelles promesses de redressement du patron Christian Sewing.

“Nous voyons les premiers signes de votre stratégie” mais le cours de Bourse à 6,48 euros jeudi, son plus bas niveau historique, “reflète la grande inquiétude des investisseurs” sur l’avenir de la banque, a lancé l’avocat Klaus Nieding, au nom de l’association de petits porteurs DSW.

Pour améliorer la rentabilité en berne de la première banque allemande, “un ajustement dans la banque d’investissement est indispensable”, a-t-il ajouté, tout en saluant le récent renoncement à fusionner avec la rivale Commerzbank.

“La patience des actionnaires est à bout” et “les rémunérations des dirigeants ne sont pas en rapport avec les performances et le cours de Bourse”, a tempêté à son tour Alexandra Anecke, chez Union Investment.

Christian Sewing a touché 7 millions d’euros l’an dernier, dont 3,7 millions de primes, après que la banque eut affiché un maigre retour aux bénéfices.

Plusieurs représentants d’actionnaires ont annoncé qu’ils ne voteraient pas la confiance à la direction, en particulier envers le président du conseil de surveillance, l’Autrichien Paul Achleitner, jugé incapable depuis sept ans de pousser la banque au redressement.

M. Sewing a de son côté défendu son bilan, un an après avoir été parachuté à la tête de la banque, remplaçant l’infortuné Britannique John Cryan.

Ajustée depuis, la stratégie de la banque met l’accent sur les racines européennes et les recettes les plus récurrentes, une ligne qui devrait s’intensifier.

Pour cela, “nous sommes prêts à des coupes franches” visant la banque d’investissement, jadis navire amiral de la banque avant de décliner à la suite d’innombrables affaires judiciaires.

Mais Deutsche Bank, loin d’être au bout de ses peines, a reconnu fin avril que ses recettes globales devraient stagner cette année, alors qu’une légère hausse était encore attendue début février.

M. Sewing reste néanmoins convaincu qu’il peut améliorer la rentabilité de la banque rapportée aux fonds propres, en la portant en 2019 à 4% et à 10% sur le moyen terme, contre 0,5% l’an dernier.

Outre ses coûts importants et ses recettes incertaines, Deutsche Bank souffre d’une image ternie par la cascade de procédures passées et se voit régulièrement mise en cause pour les griefs les plus divers.

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