Croissance, emploi, assainissement budgétaire, marché hypothécaire,… : tout ce qu’il faut retenir du rapport annuel de la BNB

Pierre Wunsch © BELGA

La Banque nationale de Belgique (BNB) a sorti son rapport annuel. On fait le point sur les principaux éléments abordés.

La croissance économique a été particulièrement pourvoyeuse d’emplois en Belgique

La croissance économique a été intensive en termes de créations d’emplois, avec près de 250.000 nouveaux emplois ces cinq dernières années en Belgique, ressort-il du rapport annuel de la Banque nationale (BNB).

Pour 2018, la BNB estime les créations d’emploi à 59.000 unités, après 65.000 nouveaux jobs en 2017, 59.000 en 2016, 41.000 en 2015 et 20.000 en 2014.

Parallèlement, le chômage a reculé de 30.000 unités l’an dernier après -28.000 unités en 2017, -26.000 en 2016 et -19.000 en 2015.

Cela a permis de ramener le taux de chômage (harmonisé) de 7,1% en 2017 à 6% en 2018, un niveau qui n’avait plus été observé depuis les années 1970.

“On ne doit pas minimiser les progrès très importants accomplis en la matière. C’est fondamental par rapport aux problèmes structurels de la Belgique. On n’est pas arrivé à la fin de l’histoire, le taux d’emploi reste plus faible qu’ailleurs mais la situation s’est améliorée”, souligne le gouverneur de la BNB, Pierre Wunsch. “Les mesures du gouvernement ont au moins contribué à cette bonne tenue de l’emploi”, ajoute le gouverneur, considérant que les “réformes fonctionnent”. “Un élargissement de l’offre de travail peut s’accompagner d’une baisse du chômage. Ce n’est pas vrai de dire que le marché du travail est à somme nulle.”

“Le ‘stop and go’ dans l’assainissement budgétaire risque de lasser”

Un “stop and go” en matière d’assainissement budgétaire, qui consiste à fournir un effort budgétaire important un année puis à relâcher la bride l’année suivante, risque de finir par lasser le citoyen alors qu’un retour à un équilibre structurel est crucial, avertit le gouverneur de la Banque national de Belgique (BNB) dans le cadre de la publication du rapport annuel de l’institution.

Ce “stop and go” donne l’impression que l’on assainit depuis 10 ans alors, qu’en fait, ce n’est pas le cas tous les ans, souligne en substance Pierre Wunsch, en prenant l’exemple des Pays-Bas. Nos voisins ont en effet assaini leurs finances publiques plus rapidement et plus fortement, ce qui a dans un premier temps pesé sur l’économie mais le pays jouit désormais de taux de croissance presque deux fois supérieurs à ceux que connaît la Belgique. “Mener une politique budgétaire claire qui amène des résultats peut permettre à terme de relever la confiance des ménages”, juge le gouverneur de la BNB.

Difficultés de recrutement, productivité et infrastructures sont des freins à l’économie

Outre une série de risques externes (Brexit dur, guerre commerciale, Italie…) sur lesquels les décideurs belges n’ont finalement que peu de prise, la Banque nationale de Belgique (BNB) met en avant dans son rapport annuel trois facteurs qui sont autant de “freins internes” à l’économie belge. La BNB rappelle, dans la foulée, la nécessité de mettre en oeuvre des “réformes structurelles” afin de rendre l’économie belge plus “agile”.

La numérisation destructrice d’emplois? Pas si sûr, selon la BNB

Alors que d’aucuns s’attendent à ce que la “digitalisation” à l’oeuvre dans tous les pans de l’économie détruise de nombreux emplois, la croissance économique s’est accompagnée ces dernières années de créations d’emplois soutenues, observe dans son rapport annuel la Banque nationale de Belgique (BNB) en se demandant s’il s’agit là d’un “paradoxe”.

“On lit souvent dans la presse la liste des jobs qui vont disparaître. Cela crée un peu de nervosité dans la population. Mais on observe l’inverse: la croissance n’a jamais été aussi intensive en emplois et le taux de chômage n’a jamais été si bas”, souligne le gouverneur de la BNB, Pierre Wunsch.

Marché hypothécaire: la BNB adresse une nouvelle remontrance aux banques

Le secteur financier belge est “solide” mais des défis subsistent, selon la Banque nationale de Belgique (BNB). Dans son rapport annuel, l’institution tance quelque peu les banques belges auxquelles elle reproche des marges trop faibles sur les crédits hypothécaires qu’elles octroient.

Autre reproche: les banques continuent à prêter des montants supérieurs à plus de 80% de la valeur du bien immobilier financé. “Le message aux banques est très clair: vous devez faire attention”, met en garde le gouverneur de la BNB

La FEB veut une nouvelle baisse des cotisations patronales

Les réductions de charges créent de l’emploi, affirme la Fédération des Entreprises de Belgique (FEB) en réaction au rapport annuel de la Banque Nationale de Belgique (BNB). Pour cette raison, la fédération patronale plaide pour une nouvelle diminution des cotisations patronales, de 25 à 20%.

Deux régents n’ont pas signé le rapport annuel de la Banque nationale

Deux régents de la Banque nationale de Belgique (BNB) n’ont pas signé cette année le rapport annuel de l’institution. Il s’agit du représentant de la CSC et de la FGTB, a appris l’agence Belga. Le rapport annuel de la BNB sort cette année au surlendemain d’une grève nationale et alors que patrons et syndicats peinent à s’entendre sur un accord interprofessionnel 2019-2020.

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