Crédit Agricole : 55 millions d’euros de bénéfice en 2011

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Le groupe Crédit Agricole a réalisé l’an dernier un bénéfice de 55,5 millions d’euros, contre 45 millions d’euros l’année précédente. Cette croissance est liée à l’acquisition de Centea. “Sans Centea, le résultat aurait été moins élevé qu’en 2010”, a indiqué mercredi le CEO du groupe Luc Versele. Cette baisse est notamment liée aux frais de la fusion (68 millions sur trois ans), la taxe bancaire et les marges réduites en raison de la lourde concurrence.

Selon le CEO, le secteur bancaire doit faire face à une concurrence trop agressive en Belgique, pas uniquement au niveau du marché du crédit, mais également en ce qui concerne les dépôts. Le Crédit Agricole ne souhaite pas trop y participer. “J’estime que les marges actuelles sont trop faibles. Si cette situation perdure, plusieurs banques seront en difficultés au cours des prochaines années”, a prévenu le CEO. “Le client belge est gâté, mais à long terme, une telle politique est destructive”, a-t-il ajouté.

En ce qui concerne la taxe bancaire, M. Versele a appelé à la réflexion. Le groupe a payé l’an dernier 22 millions d’euros de taxe bancaire. Cette année, ce montant grimperait à 40 millions d’euros, si les règles de taxation restent inchangées. La taxe est calculée en fonction des dépôts belges, ce qui aurait un effet pervers, selon M. Versele. “Les succursales étrangères ont un avantage concurrentiel.

Il n’est pas exclu que les économies belges soient transférées à l’étranger où elles servent à octroyer des crédits. Ce n’est tout de même pas le but du gouvernement belge?”, a-t-il souligné. La fédération sectorielle Febelfin est actuellement en négociation avec le cabinet du ministre des Finances, mais M. Versele a indiqué ne pas encore oser espérer une modification des règles de taxation.

Hors Centea, les dépôts de la clientèle du Crédit Agricole ont augmenté en 2011 de 12%, alors que la production crédits a baissé de 24% par rapport à l’année passée. “L’octroi de crédits est inférieur à celui de 2010 parce que nous avons sciemment voulu ne pas travailler avec des marges trop faibles et également améliorer notre ratio ‘loan to deposits'”, a indiqué M. Versele. Les réductions de valeur sur le portefeuille crédits ont baissé de 27,2%. Le portefeuille PIIGS est passé de 500 millions à 80 millions d’euros et les obligations d’Etat dans les pays PIIGS représentent encore moins de 1% des fonds propres du groupe. Le portefeuille financier du groupe a été réduit de 5,1 milliards d’euros à 3,7 milliards. Pour l’avenir, M. Versele a indiqué vouloir plus de diversification, par exemple en investissant dans les obligations d’Etat.

Trends.be, avec Belga

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