BCE: l’ère des taux négatifs pourrait cesser “d’ici la fin du 3e trimestre”
La présidente de la Banque centrale européenne (BCE) Christine Lagarde a signalé lundi qu’une sortie de l’ère des taux négatifs pourrait intervenir “d’ici la fin du troisième trimestre”, face à une inflation galopante qui force l’institution à réagir.
“Sur la base des perspectives actuelles, nous serons probablement en mesure de sortir des taux d’intérêt négatifs d’ici la fin du troisième trimestre”, écrit la banquière centrale dans un billet de blog posté sur le site de l’institution.
L’euro, qui souffre depuis plusieurs mois du durcissement plus rapide de la politique monétaire aux Etats-Unis, accentuait ses gains lundi matin face au billet vert (+0,57% à 1,0624 dollar à 08H45 GMT) après la publication de la BCE.
L’institution de Francfort se distingue depuis plusieurs mois par son hésitation à annoncer franchement un calendrier de resserrement des conditions de crédit.
Or, les propos de Mme Lagarde vont désormais dans le sens des attentes des acteurs de marché, tablant sur plusieurs hausses de taux sur la seconde partie de l’année.
La première remontée devrait être décidée en juillet, a précisé Mme Lagarde, soit peu de temps après la fin des achats nets d’actifs, l’autre instrument de soutien qui n’a plus de signification dans un contexte de forte inflation.
Tirée par les prix de l’énergie et les pénuries de certains produits alors que la demande post-Covid-19 est élevée, l’inflation s’est stabilisée à 7,4% sur un an le mois dernier dans la zone euro, un niveau qui reste bien supérieur à l’objectif de 2% de la BCE.
En période de basse inflation en 2014, l’institution avait fait passer en négatif son taux, grevant une partie des dépôts des banques à son guichet, et ce pour inciter les banques à prêter à l’économie.
La sortie de l’ère des taux négatifs concerne donc cet instrument, campant actuellement à -0,5% et qui fait référence sur le marché.
Ces dernières semaines, les “faucons” au Conseil des gouverneurs de la BCE ont eux plaidé pour accélérer le rythme de normalisation de la politique monétaire, prenant le pas sur les “colombes” qui veulent stimuler l’économie.
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