Banque : l’Irlande peut compter sur l’UE, la BCE et le FMI

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Le sauvetage et, partant, la nationalisation quasiment totale du système bancaire irlandais nécessite 24 milliards d’euros supplémentaires. La Commission européenne, la Banque centrale européenne et le Fonds monétaire international approuvent.

La Commission européenne, la Banque centrale européenne et le Fonds monétaire international ont déclaré jeudi soir “partager l’évaluation rigoureuse des capitaux nécessaires” au renflouement des banques irlandaises en difficulté à l’issue des tests de résistance auxquels elles ont été soumises. Dans un communiqué commun, elles ont qualifié cette démarche de “pas important vers le rétablissement de ce secteur”.

“Les annonces détaillées faites aujourd’hui par les autorités irlandaises constituent un pas important sur la voie du rétablissement du système bancaire d’une importance cruciale pour une reprise soutenue de la croissance et de l’emploi”, indiquent les trois institutions dans leur communiqué.

Selon le texte, elles “partagent l’évaluation rigoureuse des capitaux nécessaires” faite à l’issue des tests de résistance. Les trois institutions “soutiennent fortement les plans envisagés par les autorités irlandaises pour assurer ces besoins en capitaux dans les délais requis”.

Le texte souligne également que les autorités irlandaises ont fait des “annonces importantes concernant la future structure du système bancaire” : “Nous approuvons cette stratégie qui consiste à mettre l’accent sur le développement de quelques solides banques piliers ayant des pratiques exemplaires en affaires, susceptibles de répondre aux besoins de l’économie irlandaise.”

Les plans de restructuration des banques doivent être approuvés par la Commission européenne conformément aux règles de la concurrence en matière d’aide aux Etats. La Commission a indiqué qu’elle allait “évaluer les plans fondés sur des critères constants, prenant en considération les structures du marché et la nécessité de garder les marchés ouverts”.

La BCE apporte son soutien à l’Irlande et à ses banques

La BCE, de son côté, a annoncé jeudi soir qu’elle accepterait les titres de dette irlandaise en garantie de ses prêts, quelle que soit leur notation financière, après la décision de Dublin de continuer à restructurer son système bancaire.

La Banque centrale européenne a levé “jusqu’à nouvel ordre” toute condition relative à la notation de crédit pour les titres de dette irlandais qu’elle accepte en contrepartie de prêts, dits “collatéraux”, a-t-elle annoncé dans un communiqué.

Les collatéraux sont les titres de dette que les banques de la zone euro fournissent à la BCE en échange de liquidités. Cette suspension “s’applique à tous les instruments de dette nouveaux ou existants” produits ou garantis par le gouvernement irlandais, a précisé l’institution monétaire de Francfort.

C’est la deuxième fois de son histoire que la BCE prend une telle mesure en faveur d’un pays de la zone euro et de ses banques, après la Grèce au printemps dernier.

Irlande : les banques ont besoin de 24 milliards d’euros de plus

Le sauvetage des banques irlandaises nécessite 24 milliards d’euros supplémentaires, a annoncé jeudi la Banque centrale d’Irlande à l’issue de tests de résistance menés sur quatre grands établissements du pays. Cette somme reste inférieure à l’enveloppe de 35 milliards d’euros prévue pour renflouer le secteur bancaire irlandais dans le cadre du plan d’aide international conclu à l’automne dernier avec l’Union européenne et le FMI.

Elle porte à 70 milliards d’euros la facture totale du renflouement par l’Etat du secteur bancaire irlandais, qui a implosé en 2009 après la crise immobilière et financière ayant frappé le pays de plein fouet.

Les résultats de ces tests, qui étaient attendus avec anxiété par les marchés financiers européens, se situent dans la fourchette haute des estimations. Quatre établissements – Allied Irish Banks (AIB), Bank of Ireland (BoI), IL&P et EBS – ont été testés afin d’évaluer les capitaux dont ils auraient besoin pour surmonter de nouvelles pertes si des scénarios “extrêmes” venaient à se réaliser, comme un nouvel effondrement du marché immobilier.

L’injection massive de nouveaux capitaux par l’Etat devrait conduire à une nationalisation quasi-totale du secteur bancaire irlandais.

Trends.be, avec Belga

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