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“Au Venezuela, il faut un mois de salaire pour acheter 1 kilo de viande”

Si vous ne savez pas ce qu’est une inflation à 1 million de pourcents, il suffit d’aller au Venezuela pour le découvrir. Dans ce pays, il faut un mois de salaire pour s’acheter un kilo de viande! Amid Faljaoui, notre chroniqueur éco, nous explique comment le Venezuela s’est retrouvé au même stade que l’Allemagne des années 20, quand le pain se payait en brouette de billets de banque!

Lorsqu’on dit aux plus jeunes que l’histoire se répète, ils ont parfois tendance à ne pas nous croire.

Pourtant, il suffit de regarder ce qui ce se passe en ce moment au Venezuela pour le comprendre. Les Vénézuéliens sont, hélas pour eux, en train de vivre un cauchemar éveillé.

En effet, selon les toutes dernières prévisions du FMI, l’inflation devrait accélérer de 1.000.000% d’ici la fin de l’année 2018 et le PIB du pays devrait se contracter de 18%.

En clair, ça veut dire tout simplement que le Venezuela est dans une situation similaire à celle de l’Allemagne en 1923 ou à celle du Zimbabwe à la fin des années 2000.

C’est en tout cas l’avis d’Alejandro Werner, un des responsables du Fonds monétaire international. Une inflation à 1 million de pourcents, c’est tellement irréaliste qu’on n’arrive pas toujours à se représenter sa signification.

Concrètement, cela veut dire qu’avec le salaire minimum Vénézuélien d’un peu plus de 5000 bolivars, soit 4 centimes d’euros, vous pouvez juste acheter trois rouleaux de papier de toilette et un carton d’oeufs, ou encore l’équivalent d’un kilo de viande !

Qu’il s’agisse du Venezuela, de la Syrie ou aujourd’hui de la Turquie, les déboires économiques d’un pays sont souvent le fait de dirigeants autoritaires et imperméables aux lois de l’économie.

Sur Twitter, un professeur d’université au Venezuela expliquait qu’il lui fallait 4 mois de salaire pour réparer les semelles de se vieilles chaussures !

Résultat de cette inflation à 1.000.000 de pourcent: plus d’un million de personnes ont migré du Venezuela vers la Colombie au cours des 16 derniers mois !

En réalité, les problèmes du Venezuela sont bien connus des économistes. Ils ont même un terme pour désigner cela: la malédiction des matières premières.

C’est une expression qui désigne les pays qui vivent d’une matière première fortement demandée comme le pétrole. Mais qui oublient de diversifier leur économie et profitent de cette rente céleste pour mal gérer leur pays et jeter l’argent par les fenêtres.

C’est ce qui s’est passé avec le Venezuela qui tire 96% de ses revenus du pétrole. Le problème, c’est que le prix du brut a chuté au cours des dernières années et les caisses de l’Etat se sont retrouvées vides.

Depuis lors, la production de pétrole a chuté de 50% en un an et demi, faute justement de liquidités pour moderniser les champs pétroliers.

Et le résultat final, c’est que la production de pétrole est à son plus bas niveau depuis 30 ans. Que ce soit le Venezuela, la Syrie ou aujourd’hui la Turquie, les déboires économiques d’un pays sont souvent le fait de dirigeants autoritaires et imperméables aux lois de l’économie. Mais l’économie finit toujours par se venger. Et malheureusement, c’est la population qui trinque!

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