Adani: le plus gros fonds souverain au monde s’est retiré de l’empire indien
Le fonds souverain de la Norvège, le plus gros au monde avec 1.262 milliards d’euros d’actifs, s’est complètement désengagé du conglomérat indien Adani, accusé de fraude et de manipulations de cours, a annoncé un responsable jeudi.
Censé faire fructifier les revenus pétro-gaziers de l’Etat norvégien, le fonds détenait fin 2022 quelque 200 millions de dollars d’actions dans ce groupe tentaculaire, avec des parts de 0,14% dans Adani Green Energy, 0,17% dans Adani Total Gas et 0,30% dans Adani Ports & Special Economic Zone. “Depuis la fin de l’année, donc les cinq semaines depuis la fin de l’année, nous avons encore considérablement réduit notre exposition aux sociétés Adani”, a affirmé Christopher Wright, responsable du suivi des risques ESG (environnementaux, sociaux et de gouvernance) au sein du fonds.
“Et donc aujourd’hui, à toutes fins utiles, nous n’avons plus aucune exposition” dans le conglomérat, a-t-il ajouté, sans fournir plus d’explications, lors de la présentation d’un rapport annuel sur l’éthique. Entre 2014 et 2023, le fonds s’était déjà désinvesti de six filiales du conglomérat Adani, essentiellement pour des considérations environnementales, à savoir leur rôle dans la déforestation et l’importance de leurs émissions de gaz à effet de serre.
Le fonds est régi par des règles strictes
Détenu par le magnat Gautam Adani, l’empire commercial Adani a été mis en cause par un rapport publié le 24 janvier Hindenburg Research faisant état de “manipulation éhontée des actions” et de “fraude comptable sur plusieurs décennies”. Ces allégations ont entraîné une chute de sa capitalisation boursière qui a perdu jusqu’à environ 120 milliards de dollars avant de se reprendre ces derniers jours.
L’an dernier, le fonds norvégien s’est désengagé d’un nombre record de 74 entreprises à travers le monde, jugeant leurs pratiques ESG nuisibles à leur rentabilité, et de 13 autres en vertu des recommandations d’un Conseil sur l’éthique. Présent au capital d’environ 9.000 entreprises mais aussi dans les placements obligataires et dans l’immobilier, le fonds est régi par des règles éthiques qui lui interdisent notamment d’investir dans les groupes coupables de violations graves des droits humains, fabriquant des armes nucléaires ou encore dans le charbon et le tabac.
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