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Apple, Metallica et les erreurs des prévisionnistes

La Banque centrale européenne a été en quelque sorte hypocrite. Elle a aidé les Etats mais via les banques qu’elles a elle-même financées à du 1 %. Plutôt tordu, comme mécanisme…

Prévoir le cours d’une action ou d’une devise, c’est ce qu’il y a de plus difficile. Les risques de se tromper sont énormes. La meilleure preuve vient encore d’en être donnée par les prévisions sur le cours d’Apple, qui se sont révélées la plupart du temps fausses.

Les derniers chiffres publiés par cette firme américaine montrent qu’en 14 semaines, Apple a vendu 37 millions d’iPhone, ce qui correspond, selon le journal L’Echo, à 4,4 appareils vendus chaque seconde dans le monde. Traduit dans ses comptes trimestriels cela donne un chiffre d’affaires record de 46 milliards de dollars et un bénéfice net tout aussi record de 13 milliards de dollars.

Première remarque : Apple est l’une des sociétés les plus suivies au monde par des tas d’analystes financiers. Il faut bien le reconnaître, aucun de ces analystes n’a anticipé ce coup d’accélérateur au niveau des ventes. Autrement dit, c’est un zéro pointé en termes de prévision.

Deuxième remarque : Apple, grâce à ces chiffres record, dispose aujourd’hui d’un trésor de guerre de 97 milliards de dollars en cash. C’est énorme, évidemment. Si ces chiffres vous donnent le tournis et vous semblent irréalistes, sachez qu’avec sa trésorerie, Apple a de quoi s’offrir neuf Belgacom s’il en avait envie ! Comme le faisait encore remarquer L’Echo, si Apple était un pays et que l’on considérait sa capitalisation boursière comme son PIB, il se classerait à la 29e place, entre l’Argentine et l’Autriche.

Pourquoi est-ce que je vous parle de tout cela ? Tout simplement pour vous dire qu’en matière de prévisions, les experts se trompent régulièrement. A tel point que, pour savoir si l’euro allait encore baisser face au dollar, le Wall Street Journal n’a pas interviewé un économiste. Ils ont donné la parole à un certain Cliff Burnstein.

Il suffit de regarder ce M. Burnstein pour voir qu’il n’a pas le look d’un économiste. Barbu et chevelu, c’est en réalité le manager d’un groupe de hard rock comme Metallica. Qu’a dit ce manager au Wall Street Journal ? Eh bien, que Metallica ne viendra pas en Europe en 2013 comme c’était prévu, mais au début de l’année 2012. Il pense en effet que l’euro sera plus faible en 2013 ou n’existera plus, et préfère donc encaisser l’argent de ses tournées en 2012 plutôt qu’en 2013.

Comme dirait l’autre : si des métalleux à longue tignasse servent aujourd’hui d’oracle économique, c’est que tout fout le camp.

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