Avant de partir en vacances, le gouvernement a réussi à se mettre d’accord sur le lancement d’un grand emprunt populaire pour le 1er novembre prochain. Le but de cet emprunt, comme vous le savez, puisqu’on en parle depuis des mois maintenant, c’est de répondre au problème grandissant que les PME et les ASBL connaissent quand elles souhaitent obtenir un crédit auprès des banques.
Ce grand emprunt verra le jour le 1er novembre prochain, il vise d’abord à orienter l’épargne des Belges vers des crédits à long terme mais qui seraient des crédits destinés en priorité à des projets “socialement responsables” que ce soit, par exemple, la construction d’infrastructures hospitalières ou la construction d’établissements scolaires.
En pratique, ce grand emprunt populaire devrait récolter l’épargne des Belges sous la forme de bons de caisse ou de dépôts à terme d’une durée minimum de 5 ans. Et pour bien motiver les Belges à souscrire à ces bons de caisse, que je qualifierai de “citoyen”, la fiscalité de ceux-ci sera allégée : le précompte mobilier sera réduit à 15 %, au lieu de 25 % pour un bon de caisse normal.
Voilà pour la philosophie de cet emprunt ! Reste à voir maintenant si l’épargnant Belge va suivre les recommandations du gouvernement et se précipiter aux guichets des banques pour y souscrire… Et là, le doute est largement permis. Pourquoi ? Parce que les taux d’intérêt sont tellement bas que même avec un précompte mobilier réduit de 25% à 15% la différence en “net” sera minime. Et je ne parle même pas de l’inflation qui vient réduire à zéro le rendement net !
Et puis surtout, le gros souci, c’est que comme les taux d’intérêt ont toutes les chances de remonter vers la fin de l’année ou début de l’année prochaine, celui ou celle qui souscrit à cet emprunt verra son épargne bloquée pendant 5 ans avec un taux d’intérêt maigrichon… Alors que s’il laisse son argent sur un livret d’épargne, il pourra opter pour un placement avec un rendement fixe plus élevé dès que les taux d’intérêt augmenteront. Au fond, cet emprunt populaire vise surtout ceux qui ne jurent que par des bons de caisse, qui n’est pas le placement idéal, ou pour ceux qui veulent donner un coup de pouce à l’économie réelle, quitte à sacrifier un peu de rendement au passage. Avec les taux actuels, cela revient à chercher des citoyens qui sont prêts à se contenter d’un taux d’intérêt de 1,50% pendant 5 ans ! Cela doit exister… mais reste à voir s’ils sont très nombreux…