(Belga) Le syndicat socialiste FGTB-UBOT a dénoncé jeudi dans un communiqué le comportement de patrons du secteur du transport qui, au nom de la compétitivité, imposent à leurs travailleurs des pratiques frauduleuses au détriment de la sécurité. Le syndicat réagissait après l’accident survenu mercredi au cours duquel un semi-remorque luxembourgeois a percuté un chantier mobile sur l’E42 à Viesville, tuant un ouvrier et en blessant trois autres.
Le chauffeur, entendu jeudi par l’auditeur du travail de Charleroi, a confirmé s’être assoupi. L’homme n’aurait pris que 5h30 de repos entre deux trajets, ses patrons luxembourgeois lui ayant demandé “de faire le nécessaire pour que les marchandises soient livrées”. Une fraude au tachygraphe, qui mentionnait la présence de deux conducteurs censés se relayer, a été constatée. La FGTB-UBOT estime que si la fraude est avérée, “ce n’est sans doute pas de la propre initiative de ce chauffeur français”. Le syndicat socialiste affirme qu’une grande majorité d’entreprises ne respectent pas les directives en matière de temps de conduite et de repos. Pour la FGTB-UBOT, “certaines entreprises et notamment en terme de compétitivité, imposent à leurs travailleurs des pratiques frauduleuses et dégradantes au détriment de leurs bien-être et de la sécurité”. Le syndicat socialiste dénonce aussi la concurrence qui permet à des sociétés belges d’engager des chauffeurs dans les pays de l’Est ou au Luxembourg ou encore le fait que des entreprises organisent des transports avec des faux-indépendants. La FGTB-UBOT plaide pour la mise en place de “dispositifs renforcés et concrets de responsabilités mutuelles entre les Etats membres permettant un contrôle coordonné et efficace”. (Belga)