Le Journal des Marchés : ce que nous disent les indices PMI

L’invité du Journal des Marchés, Nicolas Deltour de Belfius, revient sur les chiffres de l’indice des directeurs d’achat publiés cette semaine, et ce qu’ils veulent dire pour l’économie et les marchés.

Cet indice représente “l’enthousiasme ou la déprime des grands directeurs d’achat des plus grandes sociétés d’une zone économique. Ceux-ci sont déterminants pour évaluer le futur carnet de commande des autres acteurs, et permettent donc d’anticiper l’évolution de l’économie réelle pour les mois à venir. On en distingue trois catégories : l’industriel, les services et le général. En gros, si on est au-dessus de 50, c’est que les directeurs d’achats sont optimistes. Si on est en dessous, c’est qu’on est pessimiste. Au-delà du niveau absolu, c’est aussi voire surtout l’évolution de l’indice qui est importante”, explique l’expert.

Chiffres

“En zone euro, les PMI globaux et dans les services se maintiennent plutôt bien, et le composite est même repassé légèrement au-dessus de 50. Ce qui est évidemment bienvenu dans une économie européenne bien moins résiliente que son équivalent américain. Mais le vrai souci de l’Europe, à savoir l’activité industrielle, bien qu’en légère amélioration, a encore bien du chemin à faire. Il faut tout de même souligner l’évolution positive de l’indicateur. Et mentionner que les chiffres publiés sont au-dessus des attentes”, analyse Nicolas Deltour.

Et que faut-il en interpréter ? Est-ce le début de la relance européenne ?

“C’est la grande question. Il est vrai que les grandes banques américaines sont massivement revenues à l’achat sur les actions européennes, et – évidemment après avoir acheté elles-mêmes – indiquent à grand bruit que c’est la chose à faire. Mais reste à savoir s’il s’agit d’un retournement de fonds, ou si on est dans du rebond technique, boosté par des acheteurs attirés par les faibles valorisations. Honnêtement, à ce stade, et dans l’attente d’éventuelles autres annonces en provenance du bureau ovale à Washington, il n’est pas encore si simple de se prononcer”, selon le spécialiste.

D’autres chiffres montrent que tout n’est pas encore rose : “L’activité commerciale en Allemagne se stabilise en début d’année certes, mais après six mois de déclin. Les nouvelles commandes ont diminué pour le huitième mois consécutif, même si c’est moins que d’habitude. La faiblesse  de la demande sur les marchés internationaux continue à peser.”

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