Warren Buffett va quitter la tête de son groupe à la fin de l’année

L’investisseur révéré des milieux financiers Warren Buffett a annoncé samedi son intention de quitter à la fin de l’année la tête du conglomérat Berkshire Hathaway, qu’il dirige depuis plus de 60 ans.
“Le moment est venu pour Greg (Abel, successeur désigné du milliardaire, ndlr) de devenir directeur général de l’entreprise à la fin de l’année”, a assuré celui qui est surnommé “l’oracle d’Omaha” lors de l’assemblée générale de Berkshire Hathaway.
Aujourd’hui vice-président du groupe, Greg Abel, 62 ans, a été désigné en 2021 pour prendre la succession de Warren Buffett. Dimanche, le conseil d’administration de Berkshire Hathaway “pourra me poser des questions” sur cette décision, a assuré M. Buffett. Ses membres “vont digérer” l’annonce et seront “unanimes en faveur de cette décision”, a-t-il anticipé. L’avis du conseil d’administration sera rendu formellement “dans quelques mois”, selon Warren Buffett.
L’investisseur a indiqué que même s’il transmettait les rênes à Greg Abel, qui aurait “le dernier mot”, il “resterait dans les parages” et “pourrait être utile dans quelques cas”, sans préciser en quoi consisterait son rôle.
“Le commerce ne doit pas être une arme”
Cette annonce, intervenue en fin d’assemblée générale de Berkshire Hathaway, a provoqué un torrent d’applaudissements des actionnaires présents sur place à Omaha, dans le Nebraska (centre). “Il n’y a pas de question” quant au fait que toucher au commerce, notamment via des droits de douane, “peut être un acte de guerre”, a également commenté samedi Warren Buffett lors de l’assemblée générale de son conglomérat, Berkshire Hathaway.
Deux mois plus tôt, l’investisseur avait déjà émis lors d’une interview à la télévisions américaine des commentaires similaires, ajoutant que les droits de douane “constituent une taxe sur les marchandises” et que “ce n’est pas la petite souris qui les paie”. Le milliardaire, qui continue de diriger son groupe à 94 ans, n’a pas directement mentionné samedi Donald Trump ou son administration. Mais, selon lui, Washington devrait “chercher à commercer avec le reste du monde”.
“Nous voulons un monde prospère” et aller dans cette direction “ne se fera pas (aux) dépens” des Etats-Unis, a assuré M. Buffett. “C’est une grave erreur, à mon avis, quand vous avez sept milliards et demi de personnes qui ne vous aiment pas beaucoup et que vous en avez 300 millions qui se vantent d’une manière ou d’une autre de leur réussite”, a jugé l’investisseur.
En revanche, selon Warren Buffett, les déboires des marchés financiers et la nervosité des investisseurs face à la guerre commerciale et à ses revirements “ne sont vraiment rien”.
Un bénéfice de 9,6 milliards de dollars pour le premier trimestre, en nette baisse
Samedi, Berkshire Hathaway a fait état d’un bénéfice de 9,6 milliards de dollars pour le premier trimestre, en nette baisse (-14%). Rapporté par action et hors éléments exceptionnels, donnée la plus scrutée du marché, il ressort à 4,47 dollars, là aussi en nette baisse. Warren Buffett est parvenu à transformer Berkshire Hathaway, PME textile rachetée au milieu des années 60, en un conglomérat gigantesque, aujourd’hui valorisé plus de 1.000 milliards de dollars et qui dispose actuellement d’une trésorerie de plus de 300 milliards de dollars.
Berkshire Hathaway, une ancienne PME textile, est devenu au fil des années un conglomérat gigantesque sous l’impulsion de M. Buffett. Le groupe vaut aujourd’hui plus de 1.000 milliards de dollars. Il possède aujourd’hui notamment l’assureur Geico, la compagnie ferroviaire Burlington Northern Santa Fe (BNSF), la marque de prêt-à-porter Fruit of the Loom ou les piles Duracell. Berkshire Hathaway a également d’importantes participations dans plusieurs grands noms comme Coca-Cola.