Des taux en baisse et des perspectives en hausse : l’économie américaine se réinvente

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Surprise positive du côté de l’inflation aux États-Unis ce mardi. Après un rebond ces derniers mois, elle repart à la baisse. Une bonne fois pour toutes, estime le marché, pensant aussi que les hausses des taux sont désormais terminées. Les cours décollent en conséquence et les experts ne tarissent pas de superlatifs pour décrire la situation.

Parfois, il suffit d’un petit coup de pouce, et le reste se fait tout seul. Ce coup de pouce, c’était le chiffre de l’inflation publié ce mardi aux États-Unis. En octobre, la hausse de l’indice des prix à la consommation a atteint 3,2%. C’est moins que les estimations du marché, et c’est surtout le signe que la désinflation reprend son cours. Depuis juin, l’inflation était repartie à la hausse, allant jusqu’à 3,7% en août et en septembre.

L’inflation sous-jacente (sans produits alimentaires et sans l’énergie) s’établit à 4% en glissement annuel. Soit son niveau le plus bas depuis septembre 2021. L’indice du logement, un des principaux moteurs de l’inflation, est également en baisse, passant à 6,7% (contre 7,2% en septembre).

Une bonne nouvelle, que les marchés interprètent comme la fin de l’inflation et surtout comme la fin de la hausse des taux. Comme l’inflation a fortement baissé, la Fed n’aurait plus besoin de porter le taux d’intérêt directeur encore plus haut. Lors des dernières réunions, l’institution monétaire avait déjà appuyé sur pause. Mais une dernière hausse, lors de la prochaine réunion, dans un mois, semblait encore possible.

Décollage à la bourse

L’inflation tombe toujours à 8h30, heure américaine (côte est). La bourse ouvre à 9h30, et avait ainsi toute la journée pour digérer la (bonne) nouvelle. Le S&P 500 a donc clôturé en hausse de près de 2%. A +1,91%, pour être exact, ou sa troisième meilleure journée de l’année (2,28% étant son meilleur score). Le Dow Jones Industrial Average de son côté a gagné 1,43%. L’indice “tech”, le Nasdaq 100, a gagné 2,13%.

Au-delà des chiffres, ce sont aussi les commentaires des experts qui sont intéressants. Ils témoignent que quelque chose d’important est en train de se passer. En résumé : un cap est passé et un nouveau cycle commence.

“La fièvre de l’inflation est brisée aux États-Unis”, pour Bill Adams, économiste en chef de Comerica Bank, ajoutant que la Fed est “sur la voie des baisses de taux en 2024”. Pour Bank of America aussi, c’est le chiffre qui “casse le dos au cycle des hausses”. “Je pense que c’est un gamechanger. Nous vivons une journée d’exubérance rationnelle parce que les données montrent clairement ce que nous attendions depuis très, très longtemps”, renchérit aussi Paul McCulley, ancien économiste en chef de PIMCO.

Pour Tom Lee de Fundstrat, l’inflation est “en train de se prendre un mur”. Les cours devraient continuer leur hausse jusqu’à la fin de l’année, en conséquence. Car au-delà du chiffre de l’inflation globale, de nombreux autres sont en baisse aussi. “Seules sept des 31 composantes de l’IPC ont augmenté en octobre. Wow. Cela devrait entraîner un changement dans la vision de la Fed sur la ‘coriacité’ de l’inflation et dans le discours du marché”, souligne-t-il.

Des perdants

Qui dit fin des hausses des taux d’intérêt, dit aussi baisse des taux de rendement sur les obligations du Trésor américain. Les taux des différents papiers de dettes ont en effet chuté ce mardi : de 4,6 à 4,4% pour celui à dix ans, par exemple. Le dollar, influencé par ces taux, est également en baisse. L’euro a donc fait un saut ce mardi, passant de 1,069 à 1,088 dollar.

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