Le groupe Renault annonce des ventes en légère baisse sur le deuxième trimestre ce mercredi, après avoir revu ses prévisions pour 2025 à la baisse, la semaine dernière. L’affaire autour du présumé trafic d’influence de Rachida Dati revient dans l’actualité. Sale temps pour Renault ?
Le constructeur automobile français a publié ses chiffres des ventes trimestriels et semestriels ce mercredi matin. Il y annonce une légère baisse des volumes de ventes sur le deuxième trimestre, de -0,1% en glissement annuel. Et ce, malgré le lancement de nouveaux modèles. C’est notamment la baisse des ventes d’utilitaires en Europe qui pèse sur les chiffres.
Lors du premier trimestre, ce chiffre était encore en hausse de 2,8%.
Ventes
Sur la première moitié de l’année, les ventes sont en hausse de 1,3%, à 1,17 million de véhicules vendus.
Les ventes de voitures de Renault, toutes marques confondues, sont en hausse de 5,4% en Europe sur les six premiers mois de l’année. Ce qui est mieux que la baisse de 1% enregistrée pour le marché général des voitures en Europe. Mais les utilitaires font moins bien que le marché : les ventes y sont en chute de 13%, mais les marques Renault voient les leurs baisser de 29%.
Pour les véhicules particuliers, par marque et en Europe, c’est Alpine qui enregistre la plus forte croissance sur le premier semestre. Ses chiffres sont en hausse de 90% (à 4.871 véhicules vendus) notamment grâce à la A290 disponible depuis fin 2024. Dacia enregistre une hausse de 1,1% (309.000 véhicules) et Renault de 8,4% (394.300).
Pour les véhicules 100% électriques, Renault enregistre une hausse des ventes de 57% en Europe (où le marché général gagne 25%). La Dacia Spring voit ses ventes augmenter de 62,5%, à échelle mondiale.
En dehors de l’Europe, les ventes de Renault (marque) ont augmenté de 16,3%. La division hors-Europe représente 36% des ventes de Renault.
Résultats : avertissement
Suite à ces chiffres (où les investisseurs voient visiblement bonnes surprises), et dans un contexte d’enthousiasme sur les marchés après l’accord commercial entre les États-Unis et le Japon (qui propulse les constructeurs nippons vers le haut en bourse), le cours de Renault est en hausse de près de 4% ce mercredi.
Mais la réaction était tout autre il y a une semaine, lorsque Renault a revu ses prévisions pour l’année à la baisse. Il faudrait davantage s’attendre à une marge opérationnelle de 6,5% au lieu d’un chiffre supérieur à 7%, et à une cash flow disponible entre 1 milliard et 1,5 milliard d’euros (contre plus que 2 milliards auparavant). L’action a alors chuté de 18,5% sur la journée, à son niveau le plus bas depuis février 2024.
Renault doit toujours annoncer son nouveau CEO, après le départ surprise de Luca De Meo.
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Scandale autour de Rachida Dati
A côté de ces prévisions en berne, une autre affaire est désormais revenue hanter le groupe Renault, ce mardi : l’actuelle ministre de la Culture en France, Rachida Dati, est renvoyée en procès par des juges d’instruction, dans le cadre de l’affaire Carlos Ghosn, ancien directeur de Renault et de Nissan.
Motif du renvoi : “corruption et trafic d’influence passifs” et “recel d’abus de pouvoir et de confiance”. Elle est accusée d’avoir été payée par Renault-Nissan pour faire du lobbying auprès du Parlement européen (elle était alors députée européenne). Elle aurait reçu 900.000 euros entre 2010 et 2012, pour des missions de conseil, qu’elle n’aurait ainsi pas réellement effectuées. Dati se défend et indique avoir réellement travaillé comme avocate et voir conseillé Renault pour son expansion au Maghreb et au Moyen-Orient.
L’affaire n’est pas neuve : Rachida Dati avait déjà été mise en examen en 2021. Et l’arrestation de Carlos Ghosn, au Japon, date de 2018. Mais ses rebondissements peuvent toujours impacter Renault.