Tesla : quelles perspectives en 2025 ?


Entre baisse du cours et baisse des livraisons, quelles sont les perspectives pour Tesla en 2025 ?
Les actions de Tesla ont doublé entre la fin octobre et décembre sur rien d’autre que la victoire électorale de Donald Trump. Le rôle que jouerait le CEO Elon Musk dans son gouvernement était censé tourner à l’avantage de Tesla en tant qu’entreprise. Paradoxalement, ce sont précisément les frasques de Musk qui suscitent la réticence des investisseurs et des clients (potentiels). En conséquence, les gains enregistrés par le cours de l’action à la fin de l’année dernière ont pratiquement disparu trois mois plus tard.
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Livraisons en baisse
L’action s’est redressée lorsque l’on a appris que Musk démissionnerait bientôt de ses fonctions gouvernementales, mais cela n’enlève rien au fait que l’image de l’entreprise a été ternie entre-temps. Cela explique en partie les chiffres décevants du premier trimestre. Tesla a livré un peu moins de 337.000 VE entre janvier et mars, le chiffre le plus bas depuis presque trois ans et 13 % de moins qu’un an plus tôt. Le consensus s’attendait à près de 390.000 voitures.
Tesla peut invoquer un certain nombre d’excuses, notamment l’introduction de la nouvelle génération du Model Y, qui a nécessité des changements dans les lignes de production, ce qui a fait que Tesla a livré moins de voitures de son modèle le plus vendu. Il n’en reste pas moins inquiétant que le nombre de livraisons soit inférieur à la production. Les retards et les temps d’attente pour une Tesla ont disparu depuis longtemps.
Une brève fermeture de l’usine de Shanghai pour au Nouvel An chinois a été un autre argument utilisé par Tesla pour justifier son incapacité à répondre aux attentes. Cet argument n’a pas fait grande impression, car les constructeurs chinois n’ont pas du tout été affectés. En fait, BYD a vu ses livraisons augmenter de 58 % au cours du premier trimestre. En 2024, BYD a repris le flambeau de Tesla en tant que premier producteur mondial de VE en volume.
Droits de douane
Ensuite, il y a les tarifs douaniers. Tesla possède des Gigafactories à Berlin et à Shanghai, en plus de celles aux États-Unis. Le groupe n’est pas pour autant pas à l’abri, car divers composants doivent être importés. De plus, il y a de fortes chances que d’autres pays imposent également des droits de douane sur les voitures américaines en guise de représailles. L’année dernière, Tesla a réalisé un peu plus de la moitié de ses ventes en dehors des États-Unis.
Autre revers : aux États-Unis, la réduction d’impôt de 7.500 dollars pour l’achat d’un véhicule électrique disparaîtra dans les mois à venir. Quoi qu’il en soit, il sera très difficile pour Tesla de réaliser la croissance prévue pour 2025. L’année dernière, Musk a promis une augmentation de 20 à 30% des livraisons cette année. Après le premier trimestre, cela semble déjà pratiquement impossible. L’année dernière, pour la première fois, Tesla a vendu moins de voitures (1,79 million) que l’année précédente (1,81 million). Ce chiffre devrait encore baisser.
Ce qui est certain, c’est que la rentabilité est sous pression. La marge brute, par exemple, est passée de 25 % à 16 %. Les produits de niche comme le Cybertruck ne marchent pas non plus très bien et Tesla a dû baisser ses prix en février. Les optimistes comptent sur l’introduction du très attendu Model 2, le nouveau modèle d’entrée de gamme qui coûterait moins de 25.000 dollars, ce qui permettrait également aux Américains de concurrencer les fabricants chinois de VE sur le plan des prix.
À un peu plus long terme, les robots Robotaxi (taxi autonome) et Optimus devraient assurer la croissance. L’introduction commerciale de ce dernier est encore loin, au moins jusqu’en 2027. Mais les nouvelles ne sont pas toutes mauvaises. Tesla a un bilan solide et a généré 3,6 milliards de dollars de flux de trésorerie disponible l’année dernière.
Conclusion
La popularité de Tesla auprès des investisseurs particuliers, la forte volatilité du cours de l’action et la controverse incessante autour de son dirigeant ont fait de Tesla un memestock ou action-mème. Cela signifie également que l’analyse fondamentale ne s’applique pas toujours à l’action. Les investisseurs-mème ont longtemps adhéré à l’idée que Tesla devait être évaluée non pas en tant que constructeur automobile, mais en tant qu’entreprise technologique innovante. Mais même dans ce cas, l’action reste chère et comporte des promesses de produits qui ne verront le jour que dans quelques années, voire jamais. Les estimations de bénéfices varient considérablement, mais sur la base des prévisions moyennes, Tesla se négocie à plus de 100 fois les bénéfices attendus et 8 fois les chiffres d’affaires. Maintenant que la raison semble être revenue dans les salles de marché, nous réaffirmons notre recommandation fondamentale de vente, mais l’extrême volatilité signifie que Tesla reste un jouet intéressant pour les traders.
Conseil : vendre
Risque : élevé
Note : 3C
Cours : 252 dollars
Marché : Bourse de New York
Ticker : TSLA US
Code ISIN : US88160R1014
Capitalisation boursière : 900 milliards USD
Ratio C/B en 2024 : 110
Ratio C/B attendu en 2025 : 102
Différence du cours sur 12 mois : +45%
Différence de prix depuis le début de l’année : -38%
Rendement du dividende : –
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