“Sell America” : comment adapter son portefeuille ?

Trump et la bourse de New York, image d’illustration. (Photo by Spencer Platt/Getty Images) © Getty Images
Danny Reweghs
Danny Reweghs Journaliste

Portées par d’énormes capitaux étrangers, entre autres, les actions américaines ont aligné des performances supérieures à la moyenne pendant des années. Mais à présent que les flux semblent se déplacer, mieux vaut préférer le MSCI World ex-USA au MSCI World.

Grâce, surtout, aux afflux de capitaux, les actions américaines tutoient les sommets depuis 10 ans. En 2016, les investisseurs étrangers avaient placé 2.000 milliards de dollars de plus dans ces titres que dans ceux de leur propre pays. Aujourd’hui, l’écart est de 27.000 milliards de dollars. Même lors d’ères de grandes innovations (la conquête de l’espace, l’avènement d’Internet, etc.), les actions américaines attiraient moins qu’aujourd’hui. Que Wall Street ait affiché d’excellentes performances au cours de la décennie écoulée n’a donc rien d’étonnant. Mais que se passerait-il si cette tendance venait à s’inverser ?

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Renversement de tendance

La question est d’autant plus pertinente que le phénomène semble bel et bien vouloir s’amorcer. La politique américaine inquiète, au point d’avoir quasiment gommé les écarts de rendement enregistrés jusqu’ici. Le STOXX Europe 600 a rapporté 50% ces trois dernières années, contre 55% pour le S&P 500. Or aux yeux des grands institutionnels, trois ans est souvent le délai à partir duquel les évolutions commencent à revêtir un caractère structurel ; et dès que l’on envisage les rendements sous un autre angle structurel, les décisions d’affectation changent, ce qui provoque généralement un emballement de tendance.

Plus les États-Unis deviennent autocratiques et isolationnistes, moins le reste du monde veut s’exposer à leurs actions. D’ores et déjà, leurs taux s’envolent, tandis que le dollar s’affaiblit – ce sont les flux de capitaux qui déterminent les rendements, pas les discours. Bref, le phénomène a tout d’une fuite de capitaux. Nul ne sait comment les marchés mondiaux vont évoluer, mais tous les signaux pointent dans une même direction : à l’issue de près d’une décennie d’hégémonie américaine, d’autres régions pourraient bien bénéficier d’une appréciation structurelle. Anticiper la tendance permettra de se l’approprier avant qu’elle ne prenne vraiment de l’ampleur.

MSCI World ex-USA

C’est pourquoi nous recommandons à l’investisseur d’échanger ses positions dans le MSCI World ETF contre le MSCI World ex-USA, qui assure une diversification mondiale hors États-Unis. Et que dominent – cerise sur le gâteau – neuf entreprises européennes. Ainsi SAP, ASML et Nestlé en trustent-elles le podium en termes de taille. Précisons que les pays ne sont pas pondérés de manière identique puisque là, ce sont le Japon (19%), le Royaume-Uni (13%) et le Canada (11%) qui occupent les premières places.

La répartition sectorielle est séduisante elle aussi. L’indice est principalement composé d’organismes financiers (25%), d’entreprises industrielles (18%) et d’acteurs du domaine de la santé (10%). Cette diversité fait du MSCI World ex-USA un choix idéal, à l’abri de la domination étoilée.

Nous n’avons par ailleurs rien à reprocher à la pondération relativement importante du Japon. Cas à part, le Japon enregistre une inflation de plusieurs points de pourcentage supérieure à ses taux directeurs, qui vont donc sans doute être considérablement relevés. Les taux d’intérêt frôlant toujours le zéro pointé, les investisseurs nippons ont transféré des milliards à l’étranger, en particulier dans des bons du Trésor américains.

Mais si leurs taux devaient augmentent au moment même où les taux américains se replient, les Japonais voudraient conserver leurs capitaux chez eux. L’on assisterait alors à une ruée vers le yen, qui s’apprécierait immanquablement. Les détenteurs d’actions japonaises engrangeraient donc à la fois gains de change et gains de cours. Ce double levier serait à l’origine d’un surcroît de rendement, dans un pays particulièrement bien représenté au sein du MSCI World ex-USA.

Le produit le plus intéressant sur ce plan est le Xtrackers MSCI World ex USA UCITS (ISIN : IE0006WW1TQ4). Cet ETF gère pour 2,6 milliards de dollars d’actifs, pour un coût de 0,15% par an.

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