Le pétrole est en baisse ce lundi, après une hausse de la production de l’OPEP+ et une nouvelle couche de flou concernant les droits de douane. Les deux pèsent sur les perspectives du prix du baril.
L’or noir ouvre la semaine en chute. Le Brent affiche -0,4% à l’heure d’écrire ces lignes et se négocie à 68 dollars le baril. Plusieurs nuages sont à l’horizon.
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OPEP+
Le premier est l’OPEP+. L’Organisation des pays exportateurs de pétrole (+alliés) a décrété une nouvelle hausse de la production ce week-end. En août, 548.000 barils par jour supplémentaires seront extraits, soit plus que les attentes des analystes. En juillet, le chiffre est de 411.000 bpj.
Cette hausse montre que l’association veut regagner des parts de marché, après en avoir perdu ces dernières années – au profit des États-Unis surtout – à cause de réductions de la production (pour lutter contre la baisse du prix, dans un contexte de demande en baisse). Une autre hausse de la même envergure environ serait d’ailleurs possible pour septembre, prévoit Goldman Sachs dans une note. Mais ce serait la dernière hausse du cycle commencé en avril.
Droits de douane
Si le prix du pétrole chute parce que la production est augmentée, c’est qu’il y a des craintes au niveau de la demande. Il y en a plusieurs : la première est le ralentissement économique général qui dure depuis début 2022. La seconde, ce sont les droits de douane de Donald Trump, qui risquent de porter un autre coup à la demande et à l’activité économique.
Il y a justement eu du neuf quant à ces droits de douane, ce dimanche soir. Ou pas vraiment…
- Le président des États-Unis a annoncé que des lettres concernant les droits de douane, ou les accords commerciaux en train d’être négociés, seront envoyées aux pays, ce lundi dès midi (heure de New York, 18h heure belge).
- Plus tôt ce week-end, il avait annoncé que ces taxes peuvent varier de 10-20% à 60-70%. Il a également annoncé une potentielle tranche de 10% supplémentaire pour les pays qui ont des politiques anti-américaines et voudraient s’aligner avec les BRICS (entente économique entre le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine, l‘Afrique du Sud et autres sympathisants).
- Une nouvelle date d’entrée en vigueur des droits de douane a également été annoncée, en catimini. C’est dorénavant le premier août, alors que jusque-là le moratoire décidé en avril allait jusqu’au 9 juillet.
- Cette nouvelle date concerne donc les pays avec lesquels il n’y a pas encore d’accord, ou avec lesquelles les négociations ne vont pas encore vers un accord.
- “Le président Trump va envoyer des lettres à certains de nos partenaires commerciaux pour leur dire que s’ils ne font pas avancer les choses, ils reviendront le 1er août au niveau tarifaire du 2 avril”, annonce le secrétaire du Trésor Scott Bessent dans une interview à CNN. Une petite dizaine de pays seraient donc concernés.
- Mais on ne sait donc pas quels pays sont concernés ni quels accords. Il n’est pas du tout clair quels seront les niveaux de taxation… ni quelle est finalement la date. Celle du premier août a été évoquée dans une interview, mais pas encore en tant que communication officielle.
Bref, tout cela ajoute encore de la confusion à l’incertitude régnante, et pèse également sur les prix du pétrole. Celui-ci risque de fluctuer en fonction des nouvelles en matière des droits de douane et de leur impact potentiel sur la demande… avec en plus la hausse de production de l’OPEP+ en variable de l’équation.