2025 est une année marquée par les crises et l’incertitude. Les valeurs refuges se débrouillent donc mieux que les actifs plus risqués. Mais lesquelles se débrouillent le mieux, et quelles sont les perspectives ?
Trump, droits de douane, Israël, Iran… 2025 est une année marquée par les chocs en bourse. C’est donc un environnement où les valeurs refuges devraient se distinguer. Ce qu’elles font en effet… et certaines plus que d’autres.
L’or est en tout cas la superstar. Le métal jaune est en hausse de 27% sur l’année, et il a battu son record à plusieurs reprises. Le dernier est de plus de 3.500 dollars l’once, fin avril.
Ce qui fait sa particularité et sa force dans le contexte actuel, c’est que l’or est détaché de l’économie. “Le principal avantage de l’or est qu’il ne représente la dette de personne d’autre”, explique Nikos Kavalis, directeur général de Metals Focus, à CNBC, lors de l’Asia Pacific Precious Metals Conference. “Lorsqu’un investisseur détient des bons du Trésor, d’autres obligations souveraines et même des devises, il investit en fin de compte dans l’économie correspondante.”
Mieux que les devises
Ces devises font donc moins bien que l’or, jusqu’à présent. Des monnaies considérées comme valeur refuge, comme le franc suisse et le yen, sont en hausse de respectivement 10 et 8% sur l’année, par rapport au dollar. Mais le yen a récemment souffert, tout comme les obligations japonaises. Et les taux d’intérêt de la Banque de Suisse pourraient basculer en territoire négatif, ce qui pourrait nuire à l’attractivité du CHF.
Le billet vert, réputé comme une valeur refuge aussi, ne joue pas vraiment son rôle cette année : l’indice du dollar est en baisse de 10%. Cette faiblesse, provoquée par les droits de douane de Trump et la dégration des finances publiques de Washington, est un moteur de plus pour l’or. “Il y a un sentiment croissant d’incertitude quant à l’avenir du dollar américain et du marché des bons du Trésor américain. Et je pense que cela a suscité beaucoup plus d’intérêt pour les valeurs refuges alternatives comme l’or”, ajoute Shaokai Fan, responsable mondial des banques centrales au World Gold Council.
2026 ?
L’or se débrouille bien, car c’est une période de risques accrus. En temps plus calmes, quand les investisseurs sont prêts à prendre plus de risques, l’or performe moins bien que le reste du marché, parce qu’il ne rapporte rien. Il n’a que sa valeur intrinsèque. Là où d’autres actifs, comme les actions ou obligations, versent des dividendes ou des intérêts. Dans les comparaisons à long terme, l’or est donc souvent moins performant que les actions, notamment (qui coûtent d’ailleurs également moins cher et sont plus faciles à garder).
Mais sa performance actuelle reste impressionnante. En octobre 2022, il a atteint un point bas et a plus que doublé depuis. Et au vu du conflit qui démarre entre Israël et l’Iran, l’or pourrait continuer à grimper, en fonction de l’actualité.
Mais une chute serait aussi à l’horizon, selon les experts de Citi. Dans une note de ce lundi, ils estiment que l’or devrait rester dans une fenêtre de 3.100 à 3.500 dollars lors du troisième trimestre de l’année (soit environ son mouvement de ces derniers trois mois). Avant une rechute à 2.500 à 2.700 dollars d’ici à la deuxième moitié de 2026. En cause : une baisse de la demande des investisseurs, une amélioration des perspectives de croissance économique et des baisses des taux de la Fed. Mais une résolution inattendue des conflits et crises géopolitiques et autres sources d’incertitudes pourraient faire chuter la relique barbare encore plus tôt.
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