Investir : l’excellent début d’année de SIPEF et les derniers mouvements du portefeuille-modèle

Danny Reweghs
Danny Reweghs Journaliste

Les marchés ne devraient plus plonger dans l’immédiat. Au contraire, la guerre commerciale va sans doute s’apaiser un peu et la politique aller dans le sens de la conclusion d’accords. Nous estimons toutefois que cette accalmie ne durera pas plus de quelques semaines ou quelques mois, durant lesquels le cours de l’or va céder du terrain. SIPEF fait un excellent début d’année.

Nous avons donc réduit davantage nos positions dans le métal jaune, qui a pleinement joué son rôle de valeur refuge au sein du portefeuille modèle tout au long de cette dernière année, sinon plus. Depuis le début de la crise, l’or s’est bien plus distingué que les obligations ou les cryptomonnaies, par exemple. Mais un recul de 10 à 15% est à attendre.

Frénésie d’achats

Nous utilisons une partie de notre abondante trésorerie pour renforcer à moindre coût certaines positions et en prendre de nouvelles. Dans le thème des valeurs de base, Deckers Outdoor (qui produit les chaussures de sport Hoka), Melexis et le fabricant de puces TSMC ont intégré le portefeuille. Ces entreprises très réputées et en pleine croissance ont sous-performé ces derniers temps, de sorte qu’elles sont aujourd’hui très raisonnablement valorisées.

Le temps nous paraît par ailleurs venu de mettre l’accent sur l’uranium. Nous étoffons par conséquent notre position dans Cameco et entrons dans la prometteuse Denison Mines. Toujours dans les matières premières, nous renforçons les positions dans Albemarle, Chevron et le tracker Global X Copper Miners. La méfiance à l’égard de Galapagos étant désormais extrême, nous avons réduit notre position.

SIPEF : un excellent départ

Le groupe anversois a connu un bon début d’année. Sa production propre de noix de palme a augmenté de 10,3% par rapport au 1er trimestre de 2024 (décevant), pour atteindre 330.433 tonnes. En Papouasie-Nouvelle-Guinée, les volumes ont encore baissé (de 1,45%, à 82.102 tonnes) en raison de l’éruption volcanique de la fin de 2023, mais se redressent progressivement. En Indonésie, le nord de Sumatra affiche un bilan mitigé : à Tolan Tiga, les volumes ont peu évolué (56.756 tonnes, -0,1%), tandis que ceux du groupe UMW progressaient de 10,5%, à 37.795 tonnes. À Bengkulu (Agro Muko), les volumes ont atteint 84.619 tonnes (+16,1%). Comme d’habitude, le sud de Sumatra, avec ses 69.341 tonnes (+31,8%), arrive en tête. La maturation des palmiers et les précipitations expliquent l’augmentation du nombre et du poids des régimes.

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Les volumes de noix de palme achetés aux agriculteurs locaux ont bondi de 16,3% au 1er trimestre, à 74.578 tonnes, dont 56.393 tonnes de Papouasie-Nouvelle-Guinée (+9,3%). La production totale de noix de palme du groupe a atteint 405.010 tonnes (+11,3%). Cette accélération s’est accompagnée d’un accroissement significatif du pourcentage d’extraction (la quantité d’huile de palme obtenue à partir d’une tonne de fruits) résultant à la fois de la reprise des volumes et des travaux techniques dans les usines de transformation. En Indonésie, le taux d’extraction s’est accru de 170 points de base (pb), à 22,6%. La production d’huile de palme atteint donc 59.827 tonnes (+21,5%). En Papouasie-Nouvelle-Guinée, le taux d’extraction, déjà historiquement élevé, a bondi de 210 pb, à 24,7% ; la production d’huile de palme a donc augmenté de 12,1%, à 34.197 tonnes. La production totale s’est établie à 94.024 tonnes (+17,9%).

SIPEF se dit en bonne voie pour atteindre son objectif, fixé à 430.000 tonnes environ d’huile de palme sur l’exercice. Sa rentabilité s’améliore sous l’effet de l’accélération de la production et de l’évolution des prix de l’huile de palme ces derniers mois. Au 1er trimestre, le prix moyen s’est établi à 994 dollars la tonne (+18,7% sur un an). Le groupe vend traditionnellement à l’avance une part importante de sa production escomptée. Au moment de la mise à jour trimestrielle, 38% de la production annuelle prévue avaient trouvé preneur, au prix moyen de 1.030 dollars la tonne. Petra Meekers, la CEO de l’entreprise, table donc sur un bénéfice net récurrent plus élevé qu’en 2024 (71,9 millions de dollars). Malgré plus de 100 millions de dollars d’investissements, SIPEF estime que sa trésorerie nette redeviendra positive dès la fin de 2025. Lors du rapport annuel, la direction a annoncé que la dette nette (18 millions de dollars à peine fin 2024) allait rester stable sur l’exercice.

La croissance constante de la production et l’allègement des investissements nécessaires augurent un avenir particulièrement rose. L’action a bien réagi au point trimestriel. À quelque 9.000 dollars par hectare planté, la valorisation demeure toutefois faible. Le cours devrait régulièrement progresser en direction des 70 euros ; nous recommandons toujours l’achat (1B).

Conseil : acheter

Risque : moyen

Rating : 1B

Cours : 65,20 euros

Ticker : SIP BB

Code ISIN : BE0003898187

Marché : Euronext Bruxelles

Capit. boursière : 689,8 millions EUR

C/B 2024 : 11

C/B attendu 2025 : 9,5

Perf. cours sur 12 mois : +18%

Perf. cours depuis le 1/1 : +14%

Rendement du dividende : 3,1%

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