Marchés : un premier semestre à l’image de 2023

Jerome Powell, le président de la Fed © Getty Images
Danny Reweghs
Danny Reweghs Journaliste

A la veille des vacances d’été, revenons sur ce que le premier semestre a réservé aux marchés financiers. Si nous devions résumer nos constatations en une phrase, nous dirions que ces six mois ont été une répétition de ce que fut l’année 2023. Mais sous une forme parfois plus intense.

A la fin de l’an passé, les marchés d’actions et d’obligations applaudissaient à la décision, enfin prise par les banquiers centraux, de commencer à réduire les taux d’intérêt cette année. Jerome Powell, le président de la Federal Reserve (Fed), s’était même montré précis, en annonçant trois diminutions – un chiffre que le marché s’est empressé de transformer en ‘‘six ou sept”, mais que Jerome Powell s’est vu contraint de réduire à “un ou deux” au sortir de la dernière réunion de la Fed.

Pour les marchés obligataires, la première moitié de 2024 ressemble donc davantage aux 10 premiers mois de 2023 qu’aux deux derniers. Rappelons qu’au début de l’an passé aussi, on pensait que la série de relèvements prendrait fin dès le printemps ; mais il a finalement fallu attendre jusqu’à l’automne, un scénario qui semble donc vouloir se répéter cette année.

Du moins aux Etats-Unis, puisque la Banque centrale européenne (BCE) a, elle, procédé à une première baisse début juin – sans, disons-le, déclencher l’euphorie des marchés obligataires. Pour deux raisons. Parce qu’elle a dans la foulée relevé ses prévisions en matière d’inflation pour 2024 et 2025, et n’espère plus atteindre les 2 % visés avant 2026. Et que la dissolution de l’Assemblée nationale décidée par Emmanuel Macron au soir des élections européennes va peut-être permettre à l’extrême-droite d’accéder au pouvoir ; la crainte du chaos qu’inspire cette situation a beaucoup nui aux marchés financiers européens.

Intelligence artificielle

Reste que les marchés d’actions se portent mieux que prévu. C’est d’autant plus surprenant qu’au lieu de se replier, les taux longs sont repartis à la hausse au premier semestre. Ceci étant, le Dow Jones n’a pas progressé de plus de 2-3 %, alors que le Nasdaq a gagné près de 20 %. La plupart des indices européens, ainsi que le Standard & Poor’s 500, évoluent entre les deux. L’indice de la Bourse parisienne est tout en bas de l’échelle ; il est même retombé au niveau qu’il avait atteint en début d’année.

Cela fait plus d’une décennie que les actions de croissance l’emportent sur les actions de valeur, une tendance qui s’est encore intensifiée au premier semestre. Au segment boursier porté par l’intelligence artificielle, qui a conduit les indices à battre de multiples records cette année, s’oppose un autre, constitué de la grande majorité des actions américaines, dont les sommets ont été atteints il y a un certain temps déjà.




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