Danny Reweghs

Quelle orientation pour les marchés?

Danny Reweghs Journaliste

Le Standard & Poor’s 500 avait atteint en janvier de l’année dernière un sommet à 4.800 points, avant de tomber sous les 3.600 points en octobre, puis de remonter à 4.600 points à la fin du mois de juillet de cette année. Pas sûr toutefois qu’il faille s’en réjouir.

Ces dernières semaines auront sans doute dérouté plus d’un investisseur. Davantage que juillet, août est le mois où les Américains sont en vacances et par conséquent, celui où la liquidité sur les marchés est la plus faible. C’est donc la période susceptible d’être la plus déconcertante et de susciter les réactions les plus irréfléchies et les plus malheureuses. Tout le monde se demande depuis des mois si l’on va, oui ou non, assister à de nouvelles remontées des taux d’intérêt. Une chose est en tout cas certaine: aucune diminution n’est à l’ordre du jour.

Semaines cruciales

Après avoir brutalement chuté en 2022, les marchés boursiers américains et européens s’étaient vigoureusement redressés. Sans renouer avec des niveaux records, beaucoup d’indices s’en étaient raisonnablement rapprochés. Ainsi le Standard & Poor’s 500 (qui englobe les 500 plus grandes entreprises américaines cotées en Bourse) avait-il atteint en janvier de l’année dernière un sommet à 4.800 points, avant de tomber sous les 3.600 points en octobre, puis de remonter à 4.600 points à la fin du mois de juillet de cette année.

Problème: cette remontée est due non pas à une diminution des taux d’intérêt – le taux long américain a au contraire récemment franchi son sommet d’octobre-novembre, mois où, on l’a vu, le S&P 500 avait reculé de 1.000 points environ – ou à une amélioration des bénéfices prévisionnels des entreprises. La situation n’aurait encore rien eu de vraiment préoccupant si, au moins, les bénéfices avaient été florissants et les bénéfices prévisionnels, largement revus à la hausse ces derniers mois. Or ce n’est pas le cas, tant s’en faut. L’engouement suscité par l’intelligence artificielle a au contraire fait s’envoler les cours de nombreuses valeurs technologiques, sans que les prévisions bénéficiaires de l’exercice, ou du prochain, ne s’améliorent.

En d’autres termes, nous sommes face à une combinaison risquée de formes d’investissement “alternatives” (à revenu fixe), qui attirent désormais davantage, d’une part, et d’actions dont les valorisations sont devenues plus élevées (“plus chères”), d’autre part.

A surveiller

Un krach boursier est-il donc inévitable? Pas encore tout à fait, mais les probabilités augmentent. Les prochaines semaines seront décisives. C’est la qualité de la reprise actuelle qui devrait faire la différence. Si l’indice S&P 500 échoue à repasser au-delà des 4.400-4.450 points, et retombe au contraire sous les 4.200 points, il est peu probable qu’il atteigne de nouveaux sommets par la suite. Les six à 12 prochains mois seraient alors marqués par un ralentissement des marchés boursiers, dont il n’est pas du tout à exclure qu’ils chutent sous le niveau atteint en octobre-novembre de l’an dernier. Nous aurions alors la certitude d’être au seuil d’un marché baissier prolongé. Inutile de dire que les prochains mouvements vont être surveillés de très près.

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