Quand l’inflation s’accroit, la volatilité aussi

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Danny Reweghs
Danny Reweghs Journaliste

Le fait que les marchés boursiers ne tiennent pas ou que peu compte du risque géopolitique, expose l’investisseur à de mauvaises surprises.

La géopolitique va peser sur les marchés financiers ces prochaines années. La donne a en effet radicalement changé. Les rendements supérieurs à la moyenne enregistrés depuis plusieurs décennies ne sont pas sans liens avec la chute du Rideau de fer et l’ouverture d’une Chine membre de l’Organisation mondiale du commerce depuis 2001. La disparition, au début des années 1990, d’un monde alors divisé en deux blocs, a permis aux Etats de compresser leurs dépenses de défense et d’utiliser les fonds ainsi dégagés pour stimuler leur économie ou réduire leur déficit budgétaire. Le réveil du géant chinois a longtemps profité à tous : les entreprises occidentales s’approvisionnaient en matières premières produites à bon marché par une main-d’œuvre abondante qui utilisait des infrastructures subitement avancées ; en retour, une classe moyenne montante désireuse d’étaler sa richesse s’offrait le luxe occidental.

Sur les plans économique et financier, cette image ne fait pas partie du passé. Le voudrait-on que cela serait impossible : les liens étroits, les chaînes (logistiques) entrelacées qui se sont formés au fil du temps ne peuvent être rompus ou dissous du jour au lendemain.

Un monde bipolaire

D’un point de vue politique, l’état d’esprit a changé du tout au tout. La Chine et l’Occident ne se considèrent plus comme des alliés. Il est question de limiter les relations économiques et financières, plus que de les renforcer. L’Ouest se demande si la Chine est en mesure de prendre la place des Etats-Unis sur l’échiquier mondial. Les sanctions imposées depuis des années perturbent considérablement les marchés. Les conflits (guerres en Ukraine, à Gaza…) sont nombreux. Les cyberattaques, le protectionnisme, les luttes commerciales, les guerres des devises, les sanctions, etc., qui se multiplient par ailleurs rendent le commerce international plus coûteux – protéger les navires en mer Rouge alourdit la facture des acheminements par bateau. Bien que différent, un monde à nouveau bipolaire se profile à l’horizon.

On sait également que quand les relations géopolitiques sont tendues, l’inflation est supérieure à la moyenne. Certains biens et services se raréfient ou menacent de se raréfier, ce qui fait grimper les prix, pas toujours temporairement. A cela s’ajoute, et ce n’est guère surprenant, une volatilité accrue sur les marchés, qu’accablent des sentiments d’incertitude et de crainte. L’instabilité géopolitique croissante doit inciter à la prudence. Evitez de détenir des positions en actions trop importantes.



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