Les vainqueurs de la transition énergétique
L’inexorable transition qui s’est amorcée en réponse au changement climatique offre des opportunités d’investissement intéressantes. Nous conseillons de privilégier le nickel, le lithium et le cuivre. Investir en Indonésie semble particulièrement indiqué.
A l’échelle planétaire, une transition énergétique s’est enclenchée, mue par trois facteurs. Tout d’abord, le changement climatique joue un rôle crucial, dans la mesure où la combustion de combustibles fossiles contribue de manière significative au réchauffement de la planète. Les émissions de CO2 ont augmenté de plus de 90% en un siècle. L’adoption de sources d’énergie renouvelables (solaire, éolienne, hydraulique…) permettra de réduire les émissions nocives de gaz à effet de serre.
Parallèlement, l’accent est de plus en plus mis sur la durabilité. Les combustibles fossiles sont des ressources limitées qui finiront par s’épuiser. A l’inverse, les énergies renouvelables découlent de processus naturels qui peuvent se répéter; dès lors, leur viabilité semble assurée à plus long terme.
Enfin, la sécurité énergétique prend de plus en plus d’importance. De nombreux pays dépendent des importations de combustibles fossiles, ce qui les rend vulnérables aux perturbations liées aux tensions géopolitiques. Les énergies renouvelables ont l’avantage de pouvoir être produites localement, diminuant la dépendance vis-à-vis de l’étranger.
Trois matières premières à privilégier
Une mutation aussi profonde que celle de la transition énergétique offre souvent des opportunités d’investissement intéressantes. Bien qu’il soit difficile de déterminer quelles matières premières bénéficieront le plus de la transition énergétique, la plupart des experts estiment que le lithium, le cuivre et le nickel seront les métaux plus prisés.
Le premier est essentiel à la production de batteries lithium-ion, utilisées dans les véhicules électriques et d’autres applications de stockage de l’énergie. Les principaux producteurs, à savoir l’Argentine, le Chili et l’Australie, disposent de réserves importantes. C’est le cas aussi de la Bolivie, même si l’exploitation commerciale y reste lacunaire.
Le Chili est de loin le plus grand producteur de cuivre, utilisé notamment pour le câblage, qui forme un maillon essentiel de l’approvisionnement en énergie électrique. Le Pérou et l’Australie lui emboîtent le pas.
Le nickel est utilisé dans les systèmes de stockage d’énergie électrique générée par des sources d’énergie renouvelables (éolien, solaire). Les énergies renouvelables assurent un approvisionnement très fluctuant, si bien qu’il est essentiel de pouvoir stocker l’énergie pour l’utiliser ultérieurement. Le nickel fait également office de catalyseur dans divers processus liés à la production d’hydrogène, un combustible propre qui pourrait jouer un rôle important à l’avenir.
Il est possible d’investir directement dans le nickel, par l’intermédiaire du WisdomTree Nickel ETF (code ISIN: GB00B15KY211). Les attentes exagérées vis-à-vis du métal ont porté son cours à des niveaux très élevés, mais un revirement s’est opéré en début d’année.
Le pari indonésien
La majorité des individus ont aujourd’hui compris que la transition énergétique est nécessaire – et il y a fort à parier que face aux phénomènes météorologiques extrêmes et aux catastrophes naturelles qui se multiplient, ceux qui doutent encore seront bientôt convaincus de son caractère inéluctable. La demande de nickel, de cuivre et de lithium connaîtra donc très probablement une croissance structurelle, ce dont profitera l’Indonésie, qui possède notamment les plus importantes réserves prouvées de nickel (pas moins d’un quart des stocks mondiaux).
Si l’Australie et l’Amérique latine se disputent la première place pour la production de cuivre et de lithium, l’Indonésie connaît en revanche peu de concurrents pour le nickel. Conscient de son positionnement unique, le pays est en train d’asseoir un peu plus chaque jour son hégémonie. Et puisque la transition énergétique décuplera sa puissance économique, il paraît intéressant d’investir dans le pays.
Plutôt que de se contenter d’exporter le métal brut, le gouvernement indonésien entend attirer les investissements dans les fonderies et les usines de traitement, afin d’accroître la valeur de ses réserves de nickel. Pour ce faire, il a imposé des règles strictes. Ainsi, un constructeur automobile qui a besoin de nickel pour produire des batteries doit installer une usine en Indonésie. Pour privilégier le traitement sur le sol national, l’exportation de minerai de nickel est aussi interdite, une mesure contestée qui a été portée devant les tribunaux internationaux. Mais pour atteindre ses ambitieux objectifs économiques, l’Indonésie sait qu’elle a besoin des investisseurs étrangers, et notamment chinois; elle les attire dans des parcs industriels de vaste ampleur, à l’image de celui de Morowali.
Parallèlement à la stratégie économique du pays, il convient également de tenir compte du contexte plus large, et notamment de la question des libertés politiques et économiques. La guerre menée par la Russie a, récemment, montré le rôle de ces facteurs: les investisseurs occidentaux ont laissé des plumes sur les marchés russes, qui ont quasiment perdu toute leur valeur.
La question de l’endettement est aussi essentielle; sur ce plan, avec une dette qui ne représente que 38,1% du produit intérieur brut (PIB), l’Indonésie fait bien mieux que la zone euro (91,6%). Le pays dispose donc d’une marge pour de nouveaux investissements, ainsi que pour absorber de nouvelles hausses de taux. Il n’aura ainsi pas besoin d’imposer directement des mesures d’économie si les charges d’intérêt viennent à peser plus lourd dans le budget public.
Faible valorisation
Autre argument de poids pour les investisseurs: les actions indonésiennes sont bon marché. Le rapport entre le cash-flow disponible et la capitalisation boursière des sociétés du MSCI Indonesia s’est en moyenne élevé à 5,9% au cours de la dernière décennie; il atteint 9,3% aujourd’hui. En d’autres termes, par rapport à leur capitalisation boursière, les entreprises disposent actuellement de 57% de liquidités supplémentaires qu’au cours des 10 dernières années. La valorisation peut également s’apprécier à l’aune du rendement des dividendes; sur les 10 années écoulées, le rendement de dividende moyen était de 2,7%; aujourd’hui, il a atteint 4,3%.
Enfin, la question démographique a aussi son importance en Indonésie. Car avec trois millions de personnes supplémentaires par an, et un quart de la population actuellement âgée de moins de 14 ans, le pays dispose d’un réel avantage sur ce plan. Ce “dividende démographique” entraîne une croissance constante de la demande de biens et de services, ce qui attire les entreprises nationales et étrangères.
Il apparaît désormais clair qu’à de nombreux titres, l’Indonésie est un pays prometteur. Mais comment les investisseurs peuvent-ils tirer profit de la croissance du pays? Une première solution consiste à investir dans des sociétés cotées actives dans le secteur du nickel, comme PT Trimegah Bangun Persada, qui s’est récemment introduite en Bourse, levant 3,5 milliards d’euros – il s’agit à ce jour de la plus importante IPO indonésienne depuis janvier 2023.
La meilleure façon de profiter de l’essor de l’économie indonésienne dans son ensemble reste encore un investissement dans le HSBC MSCI Indonesia UCITS ETF (code ISIN: LU1900065811), qui a pour sous-jacent l’indice MSCI Indonesia.
L’indice Bloomberg Commodity
Nous sommes d’avis qu’un marché haussier s’est enclenché fin 2020/début 2021 pour les matières premières, et qu’il pourrait durer plusieurs années. Nous proposons donc d’en tirer parti en investissant dans l’iShares Diversified Commodity Swap ETF (code ISIN: IE00BDFL4P12). Ce tracker réplique la performance des matières premières sur les marchés mondiaux.
Si l’on imagine le marché mondial comme un immense magasin de matières premières telles que le pétrole, l’or ou encore les céréales, l’indice Bloomberg Commodity (BCOM) pourrait être comparé à un panier dans lequel on place chaque produit du magasin, en lui attribuant une certaine pondération qui n’est pas déterminée au hasard, mais dépend de l’importance du produit pour l’économie, ainsi que de la quantité disponible sur le marché. Ce panier est revu et corrigé chaque année : on parle de rééquilibrage de l’indice, un processus qui vise à garantir que le panier continue de refléter fidèlement la composition du marché.
Grâce à ces règles spécifiques, qui tiennent compte à la fois de la disponibilité et de la production de chacune des matières premières, l’investisseur optant pour un produit qui réplique l’indice BCOM profite de manière optimale de la tendance haussière de ce marché. Nous recommandons toujours de tels investissements.
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